NOUS AGISSONS... LUTTE CONTRE LES VOLS
La CPME rejoint les propositions de la FFB
Fin août 2018, la Confédération des PME (CPME) a communiqué les conclusions de sa grande enquête sur les phénomènes de vol affectant l'ensemble des professions.
En matière de vols sur chantier, le constat de la CPME est le même que celui de la FFB : les vols d'outillage, d'équipements, d'engins, de véhicules et de métaux représentent chaque année, pour les entreprises, un préjudice direct évalué à près d'un milliard d'euros (sans compter les préjudices indirects liés notamment aux retards de chantier).
Face à la recrudescence des vols et aux pertes économiques engendrées, la CPME a formalisé plusieurs propositions :
- intégration des chantiers situés en zone sensible dans les patrouilles de surveillance des forces de l'ordre?;
- connexion directe des matériels de surveillance des entreprises au réseau policier ou au réseau de gendarmerie?;
- renforcement de l'information des entreprises sur l'existence et le rôle des référents sûreté 1?;
- création d'un groupe de travail, incluant tous les acteurs concernés (pouvoirs publics, organisations professionnelles, assureurs, entreprises, fabricants...) afin d'étudier les solutions techniques à déployer pour garantir une sécurisation maximale des chantiers.
La FFB approuve cette initiative, les propositions formulées étant en phase avec celles qu'elle porte déjà auprès des parties prenantes publiques et privées du bâtiment.
RETOUR D'EXPÉRIENCE SEINE-SAINT-DENIS (93)
Tout faire pour éviter le pire
Début 2016, l'entreprise de gros oeuvre Saint-Denis Constructions obtient le marché de construction d'un centre social situé au coeur d'une cité difficile, dans le quartier de la Fontaine Mallet, à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Avant le démarrage des travaux, le président de l'entreprise, Philippe Servalli, met en place une procédure « Ras le vol »comme il en a l'habitude.
Il déclare son chantier auprès du commissariat et se voit attribuer un référent sûreté.En lien avec celui-ci, il définit au cours d'une réunion préalable un ensemble de mesures destinées à limiter les risques de vol et d'intrusion sur le chantier :« Nous avons choisi de grillager nos chantiers pour offrir une transparence et permettre un contrôle visuel facilité aux patrouilles de police. »À cette transparence, le patron ajoute la mise en place d'un système de vidéosurveillance, relié à un PC permettant l'intervention d'une société de surveillance dans les dix minutes en cas d'alerte.
Enfin, l'entreprise décide de ne pas stocker sur place les objets de valeur : « Chaque soir, nous remplissions un fourgon avec tout notre outillage électroportatif et le ramenions à l'abri dans le parc de l'entreprise. »
Malgré la qualité de ces mesures préventives, « qui sont très efficaces sur la grande majorité de nos chantiers », l'opération sera loin d'être un long fleuve tranquille. Outre les incivilités quotidiennes et la pression des riverains exercées sur les équipes - « du très courant », selon Philippe Servalli -, le chantier sera confronté à un incendie criminel et à un braquage du fourgon contenant le matériel électroportatif. « Sous contrainte d'une arme à feu, notre conducteur a été coincé dans une petite rue et les malfrats ont vidé le fourgon et emporté tous les outils, dont la valeur totale s'élevait à 32 000 €. »
Philippe Servalli estime malgré tout que la mise en place d'une démarche « Ras le vol » l'a aidé :« Grâce au contact que nous avions pu nouer avec les policiers, nous avons pu être reçus immédiatement pour porter plainte et les malfrats ont été identifiés et retrouvés. »
7 dirigeants sur 10
estiment que la surveillance et la lutte contre le vol dans leur entreprise prennent une place de plus en plus importante ces dernières années.