Une chute historique en 2020
Activité globale (-15,2 %)
Au niveau national, la crise sanitaire a provoqué, en
2020, une chute d’activité dans le bâtiment de 15,2 %
en volume, effaçant plus de 20 milliards d’euros
de chiffre d’affaires en l’espace d’un an. Sans le
confinement strict du printemps et l’arrêt massif
des chantiers, le recul aurait été limité à 4,6 %.
Logement neuf (-22,3 %)
L’activité très réduite au printemps 2020, due aux contraintes sanitaires imposées sur les chantiers,
aux difficultés d’approvisionnement en matériaux
et à une reprise progressive, a conduit à un recul
de 22,3 % du logement neuf, hors effet prix.
Seuls 375 000 logements ont été commencés, alors
qu’en 2019 on en comptabilisait près de 410 000.
Non-résidentiel neuf (-22,8 %)
Pour les mêmes raisons, le non-résidentiel neuf
s’est effondré de 22,8 % à prix constants en 2020.
Seul le segment des bâtiments industriels et
assimilés s’en tire un peu moins mal, avec -15,5 %.
Entretien-amélioration (-8,8 %)
Avec -8,8 % en 2020, l’activité en entretien-amélioration
décroche bien moins fortement
que le neuf. En effet, les chantiers de rénovation
ont moins souffert du premier confinement
et ont surtout pu redémarrer plus vite, une fois
le protocole sanitaire de l’OPPBTP publié.
Emploi (-0,8 %)
Malgré ce fort décrochage de l’activité, l’emploi
a tenu, avec des pertes limitées à 10 000 postes.
Cela s’explique par l’appui des dispositifs de
soutien rapidement mis en place (activité partielle,
fonds de solidarité, prêt garanti par l’État, report
et annulation de charges patronales).
Santé financière des entreprises (en baisse)
Sans surprise, la situation financière des entreprises
de construction s’est détériorée en 2020 : la marge
a reculé de plus de 4 points, pour s’établir à 22 %
de la valeur ajoutée, une fois retirée la rémunération
du travail des chefs d’entreprise non salariés.
En l’espace d’un an, le rattrapage progressif et
continu opéré depuis 2014 aura donc été effacé.
L’activité 2021 ne compensera pas les pertes de 2020
Activité globale (+11,3 %, -5,6 % par rapport à 2019)
L’année 2021 affichera un rebond de 11,3 % en volume, sans toutefois compenser la chute de 2020. De fait, le niveau d’activité de cette année ressortira inférieur de 5,6 % par rapport à 2019.
Logement neuf (+14,6 %)
-10,9 % par rapport à 2019
Comparé à une année amputée de presque deux
mois, le logement neuf s’inscrira en hausse de
14,6 % en 2021, mais décrochera encore de 10,9 %
par rapport à 2019. Seuls 328 000 logements
sortiront de terre cette année, soit une baisse de
80 000 unités en deux ans. Le repli de la demande
ainsi que l’arrivée de nouvelles règles et normes
(recommandations HCSF 1, RE 2020…) vont peser
sur la construction neuve en 2021.
Non-résidentiel neuf (+11,6 %)
-13,8 % par rapport à 2019
Pour les mêmes raisons, le non-résidentiel neuf
progressera de 11,6 % en 2021, mais le niveau de
production restera inférieur de 13,8 % à celui de 2019.
Entretien-amélioration (+9,8 %)
+0,1 % par rapport à 2019
Seul l’entretien-amélioration retrouvera son niveau
de 2019, notamment grâce aux 3,5 milliards d’euros
d’aides publiques prévues par France Relance
sur le segment de la rénovation énergétique.
Emploi (-4,1 %)
Environ 50 000 postes seront menacés en 2021,
soit l’équivalent de 4,1 % des effectifs.
En effet, le bâtiment ne pourra pas échapper
à de nombreux licenciements, avec un niveau
de production inférieur de 8 milliards d’euros à 2019
et sans accès au dispositif d’activité partielle.
Olivier Salleron, conférence de presse du 15 décembre 2020.
« L’expérience passée montre que sortir d’une crise du secteur prend trois ou quatre ans et que le coût d’une telle action s’avère sans commune mesure avec celui d’un soutien décidé rapidement face à la pandémie. »
1
Haut Conseil de stabilité financière.