Des surcoûts
de plusieurs natures
Évalués à environ 10 % du coût global par les entreprises interrogées (aussi bien dans le gros œuvre que dans le second œuvre), ces surcoûts ont plusieurs origines :
- frais engendrés par l’arrêt des chantiers, comme la location de matériel non utilisé (grue…), les abonnements (EDF, eau, location d’emprises de voirie) ou le gardiennage du chantier, par exemple ;
- mesures sanitaires dans les ateliers et les chantiers, par exemple nettoyage et désinfection régulière des locaux, des cantonnements et des matériels partagés, mais aussi équipement des compagnons (gants, masques, lunettes, combinaisons jetables, gel hydroalcoolique, lingettes…).
Réorganisation
et perte de rendement
Coûts directs
La plupart du temps, une réorganisation du chantier est indispensable pour limiter la coactivité : acheminement des compagnons (limitation du nombre de salariés par fourgon), organisation de l’habillage et des repas, avec parfois la mise en place d’horaires décalés. Tout cela a une incidence sur les coûts du chantier.
La perte de rendement liée à la création de nouveaux accès et circulations sur les chantiers pour éviter les croisements ou à l’adaptation des méthodes de pose (distances de sécurité) est également à prendre en compte.
Sans oublier que la gêne causée
par le port du masque ou des lunettes, par exemple, engendre une moindre productivité et rallonge la durée du chantier.
Dernière catégorie de frais supplémentaires, les approvisionnements : le temps passé pour gérer les commandes du fait de la nouvelle organisation mise en place par les fournisseurs, mais aussi l’indisponibilité de certains matériaux ou fournitures, les hausses tarifaires et parfois les surcoûts de livraison répercutés par les fournisseurs, ont un impact parfois significatif sur le coût du chantier.
Frais généraux
Au-delà de ces coûts directement liés aux chantiers, il est indispensable d’évaluer l’incidence de la crise sur les frais généraux de l’entreprise.
Le ministère du Travail ayant affiché sa volonté de réduire l’indemnité d'activité partielle versée aux entreprises, il faudra chiffrer les conséquences d’une telle mesure sur les charges de l’entreprise, le cas échéant.
Revoir le chiffrage
L’estimation de tous ces surcoûts est bien sûr indispensable pour le chiffrage des chantiers à venir.
Il conviendra de les valoriser dans vos devis, notamment en mettant en avant la sécurité apportée au client et à vos compagnons.
La FFB vous accompagne
Pour faciliter la mise à jour de certains paramètres utiles pour l’étude de prix, la FFB met gratuitement à la disposition de ses adhérents des outils de calcul simples pour déterminer le taux horaire moyen (Anabase THM) et le coefficient de frais généraux (Anabase Devis-Frais généraux). Des Rencontres de l’artisanat abordant ces sujets peuvent être organisées en visioconférence par les FFB départementales (« Gérer ma rentabilité et ma trésorerie en temps de crise » et « GPS artisan – gestion »).
Pour faciliter le repérage des postes à actualiser, plusieurs unions de métiers de la FFB ont réalisé des outils d’estimation spécifiques à leur activité qui listent de façon non exhaustive les postes de surcoûts directs et indirects liés au Covid-19. Ce sont autant d’arguments de négociation financière avec les maîtres d'ouvrage.
Qu’en est-il pour les chantiers en cours ?
S’il est possible d’intégrer les surcoûts pour les nouvelles offres, les maîtres d’ouvrage s’avèrent peu enclins à accepter une révision à la hausse du prix des chantiers en cours.
Pour autant, les artisans et entrepreneurs ne peuvent supporter seuls cette crise.
C’est la raison pour laquelle la FFB a interpellé le gouvernement en demandant deux mesures fortes pour compenser les surcoûts liés au Covid-19 : l’application systématique d’un coefficient d’imprévision au prix des marchés et l’annulation pendant quelques mois des charges sociales patronales.
1
Selon une enquête du Réseau des CERC effectuée à la mi-mai.
2
Décrites dans le guide pour la continuité des chantiers rédigé par l’OPPBTP.