Une baisse moins prononcée au quatrième trimestre…
L’activité des artisans se tasse clairement : à prix constants, –8,5 % au troisième trimestre 2020, –3,0 %, au quatrième.
Plus en détail, l’entretien-amélioration a légèrement dépassé son niveau d’avant crise (+0,2 %), alors que le neuf abandonne encore 8,8 %. La maison individuelle décroche de 4,0 %, contre –2,1 % pour le segment formé du collectif et du non-résidentiel.
… tendance toutefois à confirmer
Le carnet de commandes des entreprises artisanales recule un peu entre les troisième et quatrième trimestres 2020, pour s’établir à 4,1 mois de chiffre d’affaires à fin décembre. Il offre cependant encore une assez bonne visibilité sur les prochains mois.
L’érosion pourrait en réalité correspondre à un niveau d’activité immédiat assez soutenu, qui concentre les énergies au détriment de la signature de nouveaux chantiers.
L’emploi salarié se redresse lentement
Sur le quatrième trimestre 2020 par rapport à la même période un an auparavant, l’emploi salarié s’infléchit encore (+0,2 %), après un effritement de la même ampleur au trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année, le dispositif d’activité partielle mis en place par les pouvoirs publics et la reprise d’activité réussie après le premier confinement auront permis de faire progresser les effectifs dans les entreprises artisanales de 0,4 %.
Des trésoreries qui continuent de s’améliorer
Depuis le premier déconfinement, la trésorerie des entreprises artisanales se redresse : le solde d’opinion associé s’affiche à –3 sur le quatrième trimestre, contre respectivement –9, –26 et –41 aux troisième, deuxième et premier trimestres. Il se lit même 10 points au-dessus de sa moyenne de longue période. Sans doute faut-il y voir l’effet des prêts garantis par l’État.
Des disparités entre segments qui risquent de perdurer à l’horizon 2022
La crise sanitaire a entraîné une chute très importante d’activité dans l’artisanat du bâtiment sur l’ensemble de l’année : –11,7 % hors effet prix, dont –15,8 % dans le neuf.
En 2021, sous l’hypothèse d’une absence d’interruption massive de l’activité (comme ce fut le cas au printemps 2020), l’artisanat du bâtiment renouera avec la croissance, sans toutefois retrouver son niveau d’avant crise.
Selon la taille de l’entreprise
Le chiffre d’affaires des entreprises de 1 à 5 salariés enregistre une hausse sur tous les segments de marché, sauf celui de l’entretien-amélioration de la maison individuelle.
Quant au chiffre d’affaires des entreprises de 6 à 10 salariés, il progresse sur tous les segments de marché, hormis celui du neuf en collectif ou en non-résidentiel.
Selon l’activité de l’entreprise
Le chiffre d’affaires des entreprises de gros œuvre s’affiche globalement en hausse, malgré la forte baisse sur le neuf hors maison individuelle.
Le chiffre d’affaires des entreprises de second œuvre ressort également en progression, hormis pour la construction de maisons individuelles.
État des trésoreries
16 % constatent une amélioration.
65 % relèvent une stabilité.
19 % accusent une dégradation.
Sans une forte mobilisation des élus pour libérer les permis de construire, l’activité sur le segment du neuf chutera de nouveau à l’horizon 2022.
L’entretien-amélioration devrait encore bénéficier des mesures du plan de relance en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments.
Enquête trimestrielle réalisée auprès d’un échantillon de 6 000 entreprises artisanales adhérentes à la FFB. Pondération selon le nombre de salariés avec une stratification par taille, région et activité des entreprises.
Le montant des travaux est corrigé des variations saisonnières et exprimé en euros constants. Résultats sur la France entière en données provisoires pour le dernier trimestre.