Conjoncture
« Les entreprises du bâtiment restent en sureffectif »
Après les mauvais chiffres de la construction au mois de novembre, publiés fin décembre par le ministère du Logement, Jacques Chanut, Président de la FFB, revient sur les perspectives d'un secteur empêtré depuis 2008 dans une crise qui dure et table sur une reprise cette année : « Il faut se méfier des données mensuelles, qui peuvent parfois varier de manière importante. Nous préférons regarder les tendances par trimestre, voire sur l'année. Or, nous restons sur la création de 352 000 à 354 000 logements neufs en 2015. Un niveau étale par rapport à nos prévisions, ce qui nous laisse quelques espoirs, avec la reprise des autorisations de mises en chantier. Nous sentons une reprise, notamment sur le marché des maisons individuelles, où le mois de novembre a été bon. Le marché des logements collectifs reste, lui, toujours à la traîne. Les choses devraient s'améliorer autour du mois d'avril ou de mai 2016.
Nous annonçons un retour à la croissance pour le secteur bâtiment de l'ordre de 1 %.
Il y aura toutefois une grande différence entre les logements individuels - où nous anticipons une reprise de plus de 5 % - et la partie bâtiments administratifs et commerciaux - où nous maintenons une anticipation de baisse d'activité de l'ordre de 10 %. »
Coté emplois, Jacques Chanut estime que « malgré la reprise mesurée de l'activité, nos entreprises restent en sureffectif. Nous avons eu plus de 20 % de baisse d'activité depuis 2008 et seulement 12 % de baisse des effectifs, ce qui représente tout de même 115 000 emplois perdus ». Sur l'année 2015, « la FFB anticipe 30 000 à 35 000 suppressions d'emplois. Pour [cette année], nous serons à peu près étales ».
L'Opinion - 30 décembre 2015, page 4
Aujourd'hui en France - 30 décembre 2015, page 9
Les Échos - 30 décembre 2015, page 15
France Culture - 29 décembre 2015 à 9h02
RTL - 29 décembre 2015 à 18h49, 19h03 et 22h06
Travailleurs détachés
La carte professionnelle pour les travailleurs du bâtiment bientôt en vigueur
Avec près de deux millions de travailleurs, le secteur du bâtiment est l'un des plus gros pourvoyeurs d'emplois.
Une entreprise de BTP sur sept aurait recours au travail dissimulé, alors pour lutter contre ce fléau, l'État a décidé de rendre obligatoire la carte d'identification professionnels des salariés du BTP. C'est un nouvel outil pour lutter notamment contre la fraude aux travailleurs détachés sur les chantiers.
Le décret rendant obligatoire la carte professionnelle doit être publié le mois prochain.
Cette carte d'identité professionnelle devra être présentée par toute personne travaillant sur un chantier à l'occasion d'un contrôle. On y verra la photo, le nom, le prénom, la date de naissance.
C'est une arme antifraude attendue avec impatience par la FFB. Jacques Chanut, souligne : « Si on ne règle pas le problème de la fraude au détachement, l'emploi ne repartira pas dans le bâtiment. Au contraire, si l'activité repart et que la fraude est toujours là, cela risque d'être un appel d'air à la fraude au détachement. Nous, ce que l'on veut, c'est que cette carte existe - et le plus rapidement possible - et ainsi que la peur change de camp et que ceux qui fraudent s'inquiètent de la situation, et non pas ceux qui ne fraudent pas et ne savent pas comment s'en sortir aujourd'hui. »
M6 - 7 janvier 2016 à 19h45
Europe 1 - 6 janvier 2016 à 7 h 07
Apprentissage
Simplifions d'abord les contraintes administratives !
Relancer la mobilisation en faveur de l'apprentissage pour former 500 000 apprentis d'ici à 2017 est au cœur de l'action du gouvernement.
L'apprentissage accroîtrait l'insertion professionnelle des jeunes peu qualifiés.
Comment revaloriser l'apprentissage comme porte d'entrée vers l'emploi ? L'apprentissage peut-il jouer un rôle d'ascenseur social ? Peut-il aider les jeunes qui sortent du système scolaire ? Comment ces formations en alternance sont-elles financées ? Est-ce le remède miracle au chômage des jeunes ?... Autant de questions qui peuvent être posées au sujet de l'apprentissage.Jacques Chanut réagit : « Il faut rappeler une vérité économique qui est forte : l'apprentissage se développe dans une branche et dans un métier, lorsque ce métier ou cette branche a du travail ; c'est l'élément essentiel. Au-delà des coûts, des aides diverses et variées, la notion même de prendre un apprenti est un engagement fort pour le chef d'entreprise ou un artisan, puisque c'est un contrat de minimum deux ans.
C'est pourquoi la FFB demande que les contraintes administratives liées à l'emploi d'un jeune en apprentissage soient simplifiées. Car elles sont de véritables freins ou prétextes à ne pas prendre d'apprenti lorsque les choses sont plus difficiles économiquement.»
France Inter - 12 janvier 2016, de 10 h à 11 h