Les pays membres de l’Union européenne ont adopté des stratégies différentes face à la pandémie de Covid-19, et les tentatives de l’Union européenne (UE) pour coordonner les réactions n’y ont rien fait.
Deux grandes tendances se dégagent : d’un côté, les pays ayant opté pour un confinement quasi général (Belgique, Italie, Espagne, France, Grèce…), de l’autre, ceux qui ont uniquement mis en place des mesures de restriction (fermetures de magasin, port du masque dans certaines zones…) et de distanciation (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Finlande…).
Une troisième option, très minoritaire, a consisté à miser sur l’immunité collective et laisser le virus se propager (Suède et Royaume-Uni, avant que ce dernier se rétracte et confine sa population).
Les répercussions sur les économies nationales
Ces différentes approches se traduisent, au premier semestre en glissement annuel, par des PIB en chute de 11,4 % en Italie, 12,4 % en France et 13,1 % en Espagne ; tandis que la Roumanie (−3,8 %), la Suède (−3,8 %) ou l'Allemagne (−6,9 %) ont enregistré des baisses inférieures à celle du PIB de l’UE (−8,3 %).
Pour 2020, la croissance de l’UE devrait être durement frappée (−8,3 %), malgré le rebond attendu dans les mois à venir.
La France (−10,6 %), la Croatie (−10,8 %), l’Espagne (−10,9 %) et l’Italie (−11,2 %) feraient partie des économies les plus affectées, avec une baisse de leurs PIB supérieure à 10 %.
La Pologne (−4,6 %), la Suède (−5,3 %), la Roumanie et Malte (−6,0 %), le Luxembourg (−6,2 %), l'Allemagne et la Finlande (−6,3 %) seraient moins touchés par la crise.
Quid de la construction ?
Là aussi, les disparités sont importantes. Dans les pays n’ayant pris aucune mesure de confinement, l’activité s’est poursuivie presque normalement.
Dans les autres, de très nombreux chantiers se sont trouvés à l’arrêt, pour une durée plus ou moins longue.
Quoi qu’il en soit, dans toute l’Europe, les entreprises de construction font état de difficultés similaires : trésoreries en berne, pénalités liées aux retards pris sur les chantiers (publics et privés), problèmes d’approvisionnement (matériaux, matériels de construction, équipements de protection individuelle), difficultés liées à la gestion du personnel (hausse des arrêts maladie, par exemple).
Pour tous, les protocoles sanitaires, sous forme de lignes directrices, guides ou recommandations, ont été identifiés assez tôt comme déterminants pour la poursuite, voire la reprise, des chantiers.
Dès le début de la crise sanitaire, la Fédération de l’industrie européenne de la construction (FIEC) a mis en place un observatoire Covid-19, en lien avec ses fédérations membres.
Il a permis de suivre l’évolution de l’activité et surtout de collecter et diffuser, en temps réel, des mesures de soutien (économiques, sociales, fiscales…) adoptées par plusieurs pays.
Quelles perspectives ?
Selon la Commission européenne, en l’absence d’une seconde vague, la croissance économique de l’UE rebondirait en 2021 (+5,3 %).
Mais la vigueur de ce mouvement resterait hétérogène : les plus forts rebonds concerneraient : la France avec +7,6 % du PIB, la Slovaquie avec +7,4 % la Croatie avec +7,5 %. En revanche, la Finlande (+2,8 %) et la Suède (+3,1 %) connaîtraient des hausses plus modérées.
Il faut toutefois rester prudent compte tenu de la recrudescence de cas de Covid-19 relevés en cette rentrée dans plusieurs pays et régions.
La mobilisation de la FIEC, en lien avec la FFB, a permis de sensibiliser les institutions européennes à la nécessité d’un plan de relance ambitieux pour le secteur de la construction. elle continue d’œuvrer en ce sens.