Un risque très présent aux conséquences graves
Depuis un toit, un pylône ou une échelle, travailler en hauteur fait partie de l’environnement professionel du BTP. De fait, le risque de chute est souvent présent.
Les accidents liés à ces chutes peuvent avoir des conséquences graves (arrêt de travail de 4 mois, contre 2,5 mois en moyenne) et le secteur connaît en moyenne 20 décès par an. Les activités de charpente/couverture et de maçonnerie/gros oeuvre sont particulièrement touchées.
Les chutes de hauteur sont la première cause de sinistralité dans le btp (hors malaises et risque routier).
Selon l’OPPBTP, les accidents surviennent le plus souvent sur des chantiers de rénovation de courte durée réalisés pour un client particulier. Il s’agit de chutes de moins de 3 mètres qui concernent des salariés en CDI dans des entreprises de moins de 50 salariés. Une chute sur deux est liée à une rupture de toiture ou à un défaut d’équipement de protection collective.
Faire évoluer les perceptions
Pour faire émerger une prise de conscience collective, l’OPPBTP a réalisé, avec les services de prévention et de santé au travail (SPST), une enquête sur la perception du risque.
Les résultats indiquent que :
- 9 professionnels sur 10 pensent que leur métier est dangereux et ont conscience qu’une chute peut être mortelle. Pourtant, la moitié affirme travailler sans équipement de sécurité au moins une fois par an ;
- pour la majorité des répondants, l’entreprise prévoit les bons équipements en matière de protection contre les chutes de hauteur et les protections collectives sont efficaces. Pourtant, 40 % des chantiers visités par les conseillers de l’OPPBTP sont jugés moyens ou insuffisants en termes de sécurité et 31 % des compagnons déclarent être gênés au quotidien par les protections collectives ;
- plus de 50 % des professionnels interrogés considèrent que la maîtrise d’ouvrage ne s’intéresse pas à la sécurité, alors que tous conviennent qu’un échafaudage de pied contribue à l’image de marque de l’entreprise.
Informer et sensibiliser
Une nouvelle campagne de communication
Sur la base de cette enquête, la nouvelle campagne est principalement axée sur la communication, l’information et la sensibilisation de toutes les personnes concernées par le risque de chute de hauteur. Elle s’appuie sur des vidéos de fiction fortes (dont un court-métrage de sept minutes) et des témoignages parlants (podcasts mettant en avant les témoignages de chefs d’entreprise et série de vidéos de prise de parole d’entreprises sur leur perception du risque).
Une lettre de la prévention et un site dédié
Une « lettre de la prévention » et le site www.chutesdehauteur.fr de l’OPPBTP permettent de retrouver de nombreuses solutions (application Check Chantier, étude « Prévention et performance »…) et différentes ressources (affiches à télécharger, jeu de questions-réponses, sélection de solutions chantier, kit de sensibilisation clés en main mis à disposition des formateurs de CFA).
Une nouvelle formation
Une nouvelle formation axée sur la perception du risque vient compléter les deux formations existantes et mises à jour. Elle se déroule sur une journée (en présentiel) et permet d’alterner connaissances théoriques et exercices pratiques à partir d’études de cas et de situations de travail réelles.
Des webinaires et des évènements de sensibilisation
Une série de webinaires nationaux à destination de tous les acteurs du chantier, animés par les conseillers en prévention de l’OPPBTP, les services de santé et la CNAM, sont proposés. Plus de 140 évènements de sensibilisation sont organisés partout en France courant juin, avec l’objectif de réunir 6 000 professionnels.