Cité scolaire internationale Jacques-Chirac Une réponse aux nouvelles exigences de sobriété

La sobriété énergétique de ce complexe d’enseignement livré courant 2024 à Marseille provient de l’association de brise-soleil, stores, brasseurs d’air et centrales de traitement de l’air avec modules adiabatiques en lieu et place de la climatisation, et d’un chauffage raccordé à la boucle de thalassothermie Thassalia.
10:1416/12/2024
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Bâtimétiers Numéro 77 | décembre 2024

Il s’agit d’une construction phare pour la cité phocéenne. Portée par la région PACA, maître d’ouvrage de l’opération, le département des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille, la cité scolaire internationale Jacques-Chirac a ouvert ses portes avec un premier contingent de 700 élèves – sur 2 200 à terme – à la rentrée de septembre 2024, dans le quartier Euroméditerranée.

 

Confié dans le cadre d’un marché global de performance à un groupement mené par Bouygues Bâtiment Sud-Est, et signé des architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta, cet ensemble de 27 000 m2 et huit niveaux se compose de deux îlots principaux qui se referment sur les deux cours de récréation intérieures : le premier comprend la partie hébergement – internat pour 200 élèves, 14 logements de fonction, les salles d’enseignement primaire, ainsi qu’une cuisine de 1 500 repas/jour et deux réfectoires pour le primaire et le secondaire ; le second accueille les salles de classe pour l’enseignement secondaire, les bâtiments administratifs et les équipements communs comme le gymnase, pouvant accueillir des compétitions régionales et ouvert aux associations extérieures.

 

« En ce qui concerne le gros œuvre, les modes constructifs mis en œuvre sont conventionnels, déclare Arnaud Manzoni, le directeur du projet pour Bouygues Bâtiment Sud-Est, à une exception près : l’option des poteaux étant exclue pour le gymnase de 1 200 m2, situé au rez-de-chaussée, ce sont des poutres en béton post-contraintes coulées en place de 28 m de longueur, et jusqu’à 65 m3 de béton et 160 t, qui soutiennent le plancher haut du gymnase.

 

La post-contrainte a été appliquée aux câbles qui traversent ces poutres de façon croissante pour reprendre les efforts à mesure de la construction des niveaux en élévation, une opération délicate qui a été prise en charge par notre filiale spécialisée VSL. »

Des ambitions élevées en matière de sobriété énergétique

 

L’innovation se trouve principalement du côté de la conception bioclimatique et de l’enveloppe des bâtiments. En effet, Bouygues Bâtiment Sud-Est s’est engagée, sur le plan contractuel, à assurer leur maintenance pendant dix ans à compter de la livraison, en respectant les performances énergétiques annoncées, notamment le confort d’été.

 

« Les bâtiments ne devront pas dépasser une durée maximum de cent heures par an au-delà des 28 °C, sans faire appel à la climatisation », précise le directeur du projet. Pour y parvenir, la conception des bâtiments associe plusieurs procédés, à commencer par des brise-soleil en façade, sous la forme d’une résille en fibre de lin pour les façades intérieures en cœur d’îlot, et de lames en béton fibré ultra-performant (Befup) pour les façades sur rue.

 

Non seulement ces dentelles minérales constituent la signature architecturale du projet – comme elles l’ont fait pour le Mucem, déjà conçu par le duo d’architectes Ricciotti-Carta – mais elles bénéficient d’une ingénierie poussée, avec différents designs et densités de la résille pour optimiser la protection solaire en fonction de l’exposition, associée à des vitrages à facteur solaire élevé, et des stores intérieurs.

Nous sommes très satisfaits d’avoir assuré le management de ce projet complexe en respectant des délais très serrés.

Arnaud Manzoni, directeur du projet pour Bouygues Bâtiment Sud-Est.

À l’intérieur des classes, les faux plafonds ont été ajourés et équipés de brasseurs d’air, ce qui permet de récupérer les frigories de la dalle en béton, et de les additionner à la ventilation naturelle nocturne. Enfin, les bâtiments bénéficient de centrales de traitement de l’air équipées de modules adiabatiques, un procédé de climatisation écologique sans fluide frigorigène, qui consiste à faire passer l’air chaud extérieur au travers d’un échangeur constamment humidifié pour le rafraîchir.

 

Quant au chauffage des bâtiments, il ne consommera pas d’énergie supplémentaire, puisqu’il est raccordé à la boucle de thalassothermie Thassalia, qui utilise les échanges thermiques avec l’eau de mer pour alimenter les radiateurs en eau chaude.

Matériaux biosourcés et végétalisation

 

L’association de matériaux biosourcés – résille en fibre de lin, isolation thermique extérieure en laine de bois… – avec l’emploi de béton bas carbone et de menuiseries extérieures en alu à 75 % recyclé, et l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture, couvrant une partie de la consommation énergétique de la cité scolaire, concourent à son bon bilan carbone et à l’obtention des labels HQE tertiaire niveau « excellent » et Biosourcé niveau 1 (voir encadré).

 

Les architectes ont par ailleurs apporté un soin particulier à la végétalisation des bâtiments, en semant des plantes envahissantes au niveau du toit, qui vont peu à peu coloniser les résilles de façades à la manière d’un manteau. Les cours de récréation du primaire et du secondaire ont également été végétalisées avec des espèces typiquement méditerranéennes, pour finir d’ancrer la cité scolaire dans son environnement géographique. « Nous sommes très satisfaits d’avoir assuré le management de ce projet complexe en respectant des délais très serrés, conclut Arnaud Manzoni.

 

Il en résulte une construction à forte personnalité, qui répond aux nouvelles attentes pour des bâtiments de plus en plus sobres en énergie, et de plus en plus responsables en bilan carbone. » Véritable havre de paix au milieu du vacarme de la ville, la cité scolaire internationale Jacques-Chirac offre un cadre idéal pour une scolarité apaisée et ouverte sur l’extérieur, grâce aux huit langues étrangères qui y sont enseignées.

Sigrun Sauerzapfe aka SIGGI

Acteurs du projet et chiffres clés

  • Maître d’ouvrage : Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Construction : Bouygues Bâtiment Sud-Est (mandataire du groupement)
  • Architectes : Rudy Ricciotti / Carta – Reichen et Robert Associés
  • Bureaux d’études : Lamoureux & Ricciotti Ingénierie, G2I, BG Ingénieurs Conseils, Stoa, AC2R, SUR&TIS, Inddigo, Gamba, R2M et Bouygues Energies & Services
  • Cadre contractuel : marché global de performance
  • Surface : 26 000 m2, R + 8
  • Consommation énergétique : RT 2012 – 20 %
  • Label HQE tertiaire niveau « excellent »
  • Label Biosourcé niveau 1 (quantité de matériaux biosourcés supérieure à 18 kg/m2)
  • Capacité d’accueil : 2 200 élèves (200 internes), de la 6e aux classes préparatoires

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