Cette version revisitée encadre certaines tendances apparues ces dernières années dans la fabrication des bétons, à savoir la préservation des ressources via le principe d’économie circulaire et la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, le nouveau texte est en ligne avec l’Eurocode 2 en cours de révision, qui intégrera les spécificités des bétons de granulats recyclés dans le calcul et le dimensionnement des ouvrages.
Les apports significatifs de la norme NF EN 206+A2/CN sont de quatre ordres. Le premier concerne des modifications autorisant l’emploi d’un pourcentage accru de granulats recyclés. Il prévoit la création d’une classification R variant de R0 à R7 et caractérisant la quantité et la qualité de tels granulats utilisés dans le béton. Le deuxième point porte sur l’introduction des nouveaux ciments « bas carbone » conformes à la norme NF EN 197-5 de types CEM II/C-M et CEM VI.
L’un des autres éléments clés de l’évolution de la norme béton consiste en l’ajout d’une approche performantielle de la durabilité du béton. Il est désormais possible de déroger à l’approche classique uniquement basée sur sa composition, à condition de procéder à des essais ciblés et d’agir en toute transparence et avec l’accord des parties prenantes (maître d’ouvrage, maître d’œuvre, etc.). La démarche à suivre est cadrée dans le fascicule de documentation FD P 18-480.
Enfin, dernier ajout notable à la norme : la possibilité d’employer des granulats issus de matériaux d’excavation dont la teneur en sulfates atteint jusqu’à 3,5 %. Cette ouverture facilite l’utilisation de granulats d’excavation issus des travaux nécessaires à un projet d’infrastructure dans les bétons de cette même opération. La démarche obéira alors aux recommandations du FD P 18-473 – le consentement du maître d’ouvrage de l’opération concernée et un essai de performance étant, là encore, requis.