Lorsque le groupe IA de la FFB a été créé en 2018, j’ai immédiatement ressenti la nécessité de m’y impliquer. À l’époque, dans notre secteur, l’intelligence artificielle était encore difficile à appréhender pour beaucoup.
Cependant, j’étais persuadée qu’elle représentait une révolution numérique d’ampleur, capable de transformer en profondeur nos modèles économiques et nos pratiques professionnelles. J’étais convaincue que nous devions saisir cette opportunité pour ne pas être à la traîne des autres secteurs. C’était aussi la conviction de mes deux prédécesseurs – Alain Piquet et Cécile Mazaud – qui ont pu poser les bases de cette transformation.
Aujourd’hui, après un an de mandat, je suis déterminée à amplifier ces efforts afin que l’IA puisse être intégrée dans le fonctionnement de nos entreprises à sa juste place. Car si cette technologie fait parfois peur, elle doit finalement être considérée comme un simple outil à notre service, en gardant à l’esprit les questions éthiques et sociales qu’elle pose.
L’IA peut nous aider au quotidien en automatisant les tâches répétitives, libérant du temps que nous pouvons alors consacrer à des activités à plus forte valeur ajoutée.
Par exemple, côté chantier, en analysant les données passées, l’IA peut nous aider à mieux prévoir quelles quantités de matériaux ou d’heures de main-d’œuvre seront nécessaires pour une tâche donnée. Elle peut aussi être utile pour anticiper les retards potentiels, mieux planifier les actions et limiter les surcoûts.
Dans la gestion des contrats et les réponses aux appels d’offres, elle peut être un appui pour rédiger les mémoires techniques en s’appuyant sur les modes opératoires des chantiers précédents. Dans la gestion documentaire, elle peut automatiser le classement pour que chaque document aille dans le bon dossier…
Tous ces exemples ont un point commun : les données, qui sont le “carburant” de l’intelligence artificielle. Si elles sont fiables, complètes et bien structurées, elles vont permettre d’entraîner l’IA de manière optimale.
Mais il faut au préalable identifier, collecter et structurer toutes les informations – économiques, financières, administratives, techniques, opérationnelles – disponibles dans l’entreprise. Il est possible de se faire accompagner par des professionnels pour réaliser cette cartographie des données, véritable “patrimoine” documentaire de l’entreprise.
Bpifrance a mis en place un dispositif appelé “IA Booster”, qui est activable sous certaines conditions.
Côté FFB, nous avons décidé de proposer, dès cette rentrée, un parcours d’acculturation à l’intelligence artificielle. Sur la base de podcasts, de vidéos et de webinaires, ce programme a pour objectif de démystifier l’IA, en aidant les entrepreneurs à comprendre son fonctionnement, son utilité et ses limites.
Cet accompagnement s’avère majeur pour faciliter la transformation numérique du secteur. Cela permet également de montrer que le bâtiment innove sans cesse et qu’il sait faire preuve d’agilité.