Cette mesure répond à trois objectifs : harmoniser les exigences normatives applicables aux immeubles entre 28 et 50 mètres, quel que soit leur usage ; faciliter la réversibilité de bureaux en logements, encouragée par le Gouvernement ; combler une faille de sécurité au niveau de la propagation des incendies par les façades.
Suite notamment à l'incendie meurtrier de la tour Grenfell à Londres, en 2017, un renforcement des exigences en matière de résistance au feu des matériaux de façade est en effet prévu. Toujours d'un point de vue technique, la réglementation IMH devrait encadrer les escaliers, qui seront obligatoirement sanctuarisés en cas d'incendie.
Un dispositif de communication à tous les niveaux du bâtiment permettra, en outre, de renseigner un danger et d'indiquer la conduite à tenir en cas de sinistre. Avec l'IMH, la réglementation est assouplie, mais pas au détriment de la sécurité incendie.
La réglementation IMH sera formulée autant que possible en obligation de résultat, pour anticiper la future réécriture du Code de la construction et de l'habitation : on privilégie les résultats à atteindre sur des normes figées, qui s'avèrent parfois inadaptées ou qui entrent en contradiction avec d'autres réglementations.
Surtout, ce nouveau régime de l'IMH devrait permettre de réduire les coûts de construction et d'exploitation, en particulier pour les immeubles de bureaux entre 28 et 50 mètres, actuellement soumis à la réglementation très stricte des immeubles de grande hauteur (IGH).
Autre précision importante, le service de sécurité incendie ne sera plus obligatoire dans l'IMH sur les parties non ERP. Il est aussi attendu de ces évolutions réglementaires des gains dans les phases de réhabilitation, de changement ou de mixité des usages au sein d'un même bâtiment. Verra-t-on fleurir, avec l'IMH, des cités radieuses ou villages verticaux, chers à Le Corbusier ? L'avenir le dira.