Le bois comme seconde peau

À Tinqueux près de Reims, Plurial Novilia (groupe Action Logement) fait construire un bâtiment passif réservé au logement social, dont la structure allie bois et béton. Un projet qui s’inscrit dans un programme ambitieux, en lieu et place d’une friche industrielle.
7:3023/09/2024
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Bâtimétiers Numéro 76 | septembre 2024

Pour ce projet qui totalise 25 logements sur 1 750 m2 de surface habitable, Plurial Novilia a fait appel au cabinet ASP Architecture situé dans les Vosges, spécialisé dans les structures bois biosourcées. L’objectif ? Réaliser une construction passive couvrant une grande majorité de ses besoins en chauffage. Le choix d’une structure mixte bois-béton a été rapidement arrêté.

 

« L’idée était de mettre le bois et les isolants biosourcés au meilleur endroit possible, en l’occurrence sur l’enveloppe du bâtiment. Le béton a été limité aux éléments porteurs, planchers, voiles, poteaux et poutres. Tout ce qui est remplissage a été fait en bois, ainsi que les menuiseries extérieures », indique Pierre Duvernoy, directeur d’exploitation chez Plurial Novilia.

 

L’avantage du bois ? « C’est un matériau très intéressant qui a la capacité de ne pas transmettre les ponts thermiques ; il permet donc de réaliser des bâtiments performants en hiver mais aussi en été, et grâce à la préfabrication hors site, les délais d’exécution sont réduits. Ce qui permet de limiter les charges pour les futurs résidents tout en assurant un réel confort de vie.

 

La réduction des charges se situe entre 10 et 15 euros par logement et par mois, pour tout : chauffage, ventilation, eau chaude sanitaire, entretien du système, ce qui est très faible », poursuit Antoine Pagnoux, architecte.


 

Le bâtiment possède 1.200 m2 de façades ossatures bois (FOB) avec un bardage métallique sous ATex. À cela, s’ajoutent un triple vitrage et une isolation renforcée dans l’ossature, en ouate de cellulose au niveau des façades et en mousse polyuréthane sous la chape et sous la toiture.

 

Le bâtiment est également équipé d’une VMC double flux et d’une pompe à chaleur. « Le but est d’avoir une enveloppe bien isolée, avec une forte étanchéité à l’air. Contrairement au béton, les murs en ossature bois comportent du vide, et l’air peut entrer plus facilement.

 

Il est nécessaire d’ajouter une membrane d’étanchéité sur tous les supports, afin d’éviter les fuites. Dans la mise en œuvre, il faut s’assurer que ce point est bien maîtrisé », détaille Pierre Duvernoy.

 

Autre point de vigilance : la phase de préparation de chantier et les plans – d’après lesquels les panneaux de bois sont fabriqués puis posés au millimètre près dans les ossatures – doivent être extrêmement précis. Enfin, la gestion de la grue doit autant que possible être optimisée.

 

À Tinqueux, les balcons ont été désolidarisés de la façade pour ne pas créer de ponts thermiques. Il y a donc eu deux opérations : la pose des FOB puis, dans un second temps, celle des balcons. « Cela a nécessité une bonne coordination entre l’entreprise de gros œuvre et l’entreprise de fabrication de FOB. C’est assurément un point d’attention et une clé de succès », commente Pierre Duvernoy.

 

 

© DR Antoine Pagnoux, architecte, cabinet ASP Architecture.
Le bois pour faire mieux et moins cher

L’utilisation du bois ne présente pas de contrainte particulière, excepté les règles relatives à la sécurité incendie qui nécessitent un doublage avec placoplâtre pour la résistance au feu. La construction bois présente, notamment grâce à la préfabrication, de gros atouts.

 

Le principe ? On monte un squelette en béton constitué de poteaux et de poutres sur lequel on pose des dalles, toujours en béton, puis on y accroche des façades en bois préfabriquées, à l’aide de cornières métalliques. Ce sont des chantiers simples qui nécessitent néanmoins un gros œuvre plus précis et une coactivité entre maçon et charpentier plus importante, afin d’avoir la meilleure qualité d’enveloppe possible.

 

L’intérêt de la préfabrication, ce sont aussi de meilleures conditions de travail pour les ouvriers : les manipulations sont plus faciles, les opérations plus rapides, les nuisances comme le bruit bien moindres – y compris pour les habitants autour. Par ricochet, ces techniques ouvrent les métiers de la construction à un public plus large et encouragent leur féminisation.

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