Face à ces chiffres, et alors que le dérèglement climatique s’est accéléré ces dernières années, il devient urgent que les entreprises du bâtiment en général, et les métalliers en particulier, renforcent leurs actions en faveur de l’environnement afin de se préparer au monde de demain. À côté d’une réglementation relativement contraignante, comme la RE 2020, qui vise notamment à diminuer l’impact carbone des bâtiments sur l’ensemble de leur cycle de vie, ou encore la loi européenne sur le climat qui fixe l’objectif de l’Union, et donc de la France, de parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050 et de réduire les émissions de GES de 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, d’autres leviers de décarbonation peuvent, à l’échelle de chaque métier, être mobilisés.
C’est ainsi qu’est né l’outil Métallerie Bas Carbone. Son objectif : permettre à toutes
les entreprises du secteur, quelles que soient leur taille et leur structure, de mesurer facilement leurs émissions de CO2, comme l’empreinte carbone de leurs chantiers et de leurs activités en atelier, sachant que l’outil s’attache principalement aux phases « production en atelier ». Il est également essentiel que l’acier, l’aluminium, l’inox et le verre, qui sont actuellement des matériaux plutôt énergivores et producteurs de GES, du fait de leurs modes d’extraction et de transformation, puissent rester compétitifs. L’outil Métallerie Bas Carbone entend donc y contribuer en suscitant une réflexion, et surtout des actions autour de la refonte des usages en entreprise, de la nature des produits utilisés et du rôle de conseil des professionnels de la métallerie dans les choix constructifs. Pour ne rien gâcher, cet outil est simple d’utilisation. Dès la première donnée saisie par l’entreprise, par exemple dans la thématique intitulée « Achat matière », une action est proposée, comme l’achat de matériaux en France. Il n’est donc pas nécessaire de remplir l’intégralité du questionnaire pour que les données renseignées soient exploitées.
Au total, pas moins d’une cinquantaine d’actions ciblées et réalisables dans le cœur du métier sont préconisées. Elles s’accompagnent d’un calcul en temps réel du gain carbone des actions adoptées, sans oublier une personnalisation avancée de ces actions. Des représentations graphiques, telles qu’une comparaison de l’évolution de l’empreinte carbone d’une entreprise entre deux bilans, visent à faciliter la compréhension des données. Une fois collectés les premiers retours d’expérience, tout en intégrant les avancées technologiques, l’outil Métallerie Bas Carbone, dont le financement a été assuré par le Programme recherche développement métiers (PRDM) de la FFB, sera amené à évoluer et à se bonifier, voire donnera le jour à des applications similaires, mais dédiées à d’autres Unions et Syndicats de la FFB.