Elle demande pourtant davantage de technicité qu’il n’y paraît. C’est ce que rappellent les recommandations professionnelles rédigées par EGF en association avec l’UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), la FNTP et l’Université Gustave-Eiffel.
Publié en novembre 2022 sous la forme d’un cahier technique de douze pages, le document commence par rappeler que les règles de l’art qui prévalaient jusqu’ici pour ce geste technique se basaient sur des études réalisées il y a plusieurs décennies. Or, le matériau roi de la construction a largement évolué ces cinquante dernières années. Bénéficiant des développements de la chimie des adjuvants et de l’utilisation d’additions minérales, les formules de béton « moderne » utilisées sur les chantiers ont ainsi progressé pour inclure des volumes de pâte plus importants et une rhéologie qui n’est plus gouvernée par le squelette granulaire. Les modalités optimales de mise en œuvre ont donc évolué elles aussi.
Grâce notamment aux résultats des travaux scientifiques des chercheurs de l’Université Gustave-Eiffel, les recommandations professionnelles font le point dans une première partie sur les conditions d’un bétonnage correct. Suit un chapitre consacré aux essais à l’état frais, lesquels permettent de décrire la différence de comportement rhéologique au travers des classes d’affaissement Si et de viscosité Vi. La partie suivante se concentre sur l’efficacité de la vibration : il s’agit ici de prédire le diamètre d’action d’une aiguille vibrante plongée dans un béton en fonction des paramètres de l’aiguille et de la consistance du béton (classe d’affaissement et de viscosité). Enfin, des règles pratiques sont proposées pour guider les équipes de chantier dans la mise en place d’une pervibration optimale dans le cas général – coulage des éléments verticaux – et dans des cas particuliers – autour d’une fenêtre par exemple – tout en prenant en compte les temps de vibration.