Optimiser les performances des panneaux bois mis en œuvre en plancher

Grâce à une étude réalisée par l’Institut technologique FCBA, financée par le Codifab et pilotée par les organisations professionnelles de la filière, dont l’UMB-FFB (Union des métiers du bois), il est désormais possible d’optimiser et de rationaliser les performances des panneaux bois sous fortes charges concentrées en utilisant l’Eurocode 5.
9:4915/12/2022
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Bâtimétiers Numéro 69 | Décembre 2022

Tout d’abord, il convient de rappeler ce qu’est un plancher en bois au sens du NF DTU 51.3. Contrairement aux idées reçues, il ne concerne pas l’ossature. En réalité, le plancher en bois ou à base de bois se compose uniquement du panneau mis en œuvre par-dessus une ossature bois ou métallique, voire sur une dalle béton avec des lambourdes. Ces planchers sont des ouvrages horizontaux plans, continus et porteurs destinés à recevoir un revêtement de sol. Ils se distinguent des parquets qui, eux, sont des ouvrages non porteurs et remplissent un rôle simplement décoratif, bien que soumis à l’assurance décennale.

 

Jusqu’à aujourd’hui, entre l’entraxe des solives et l’épaisseur des panneaux, les entreprises qui réalisaient ces ouvrages ne disposaient que de valeurs tabulées très génériques. Calculées au CB 71 qui n’est plus en vigueur aujourd’hui, elles ne répondaient pas à l’Eurocode 5 et ne pouvaient pas, par exemple, prendre en compte le poinçonnement du plancher sous fortes charges concentrées, telles que des armoires remplies de documents dans des bureaux ou des ERP. Pour éviter ce phénomène, les valeurs tabulées devaient intégrer la charge de manière ponctuelle. Néanmoins, sur support béton avec des lambourdes ou sur un plancher structurel en bois, l’épaisseur du panneau bois n’était pas optimisée vis-à-vis du poinçonnement.

 

Publié en 2004, le NF DTU 51.3 relatif aux ouvrages de plancher en bois et dérivés du bois (revêtements) hérite, en fait et en majeure partie, du fond technique de 1993. Par conséquent, il a nécessité une révision complète. Le Codifab a ainsi financé deux études de calculs mécaniques pour élaborer ensuite les avant-projets du futur NF DTU 51.3. La première étude (ModPAN) du FCBA a débouché sur le calage et la validation de modèles de comportement mécanique des panneaux de bois utilisés en plancher. Mais ses résultats n’ont pas fait émerger de solutions avec panneaux d’OSB3 ou panneaux de particules P5 pour les bureaux et les ERP. 

 

Pour pallier ce manque, une nouvelle étude a été réalisée. Elle propose des solutions pour ces panneaux porteurs (OSB3 ou particule P5), tout en prenant en compte, sous certaines conditions, la contribution d’une chape sèche flottante ou d’un plancher flottant en panneaux à base de bois. Dès aujourd’hui, cette étude destinée à améliorer les performances des panneaux bois sous fortes charges concentrées permet aux entreprises d’optimiser les valeurs épaisseurs/entraxes solives. En cas de poinçonnement, les contraintes subies peuvent être atténuées par l’ajout d’un revêtement de sol. Par conséquent, il n’est plus nécessaire d’augmenter l’épaisseur de ces panneaux porteurs grâce à la pose d’un parquet, d’un PVC ou d’un stratifié. L’épaisseur du panneau étant réduite, l’ouvrage est aussi optimisé en rationalisant la matière.

 

Cette étude peut d’ores et déjà être exploitée par les entreprises qui s’affranchissent ainsi de notes de calcul coûteuses et fastidieuses. Ces résultats optimisés ont été intégrés dans les avant-projets du nouveau NF DTU 51.3 sur les planchers en bois (revêtements) qui va entrer prochainement en révision suite à leur validation par le GcNorBât-DTU(1).

 

(1) Le Groupe de coordination Normalisation bâtiment (GCNorBât-DTU), sous l’égide du comité stratégique « Construction et Urbanisme » d’Afnor Normalisation, a pour mission de coordonner et de veiller à la cohérence du programme des normes volontaires d’origine nationale (NF DTU) dans le domaine de la construction des bâtiments.

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