Prévention des chutes de hauteur - Questions anciennes, solutions nouvelles

Parallèlement aux échafaudages, qui restent la principale protection collective, les couvreurs ont aujourd’hui à leur disposition des solutions alternatives – nacelles mobiles, drones, perches équipées de nettoyeurs haute pression – qui permettent de mieux prévenir le risque de chute de hauteur, et de réaliser certaines opérations depuis le sol.
12:1319/06/2024
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Bâtimétiers Numéro 75 | juin 2024

Malgré les campagnes de sensibilisation récurrentes de la part des organismes préventeurs – Cnam, INRS, OPPBTP – la question de la prévention des chutes de hauteur reste d’actualité, en particulier pour les métiers de la couverture. Les responsabilités sont clairement définies dans le Code du travail depuis 2006, à charge pour les entreprises de prendre les dispositions pour éviter ce type d’accident, qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les compagnons couvreurs et leurs proches, mais aussi pour les chefs d’entreprise, et pour l’image de toute une profession.

 

Les chefs d’entreprise doivent prendre en compte la question de la prévention dès le stade du devis, en échangeant sur cette question avec le client, ce qui est une occasion de justifier auprès de lui les coûts liés à la location et à l’installation du matériel qui permettra l’exécution du chantier en toute sécurité. Selon les dispositions du Code du travail, le chef d’entreprise doit privilégier les protections collectives, le plus souvent sous la forme d’un échafaudage, qui doit être conçu pour garantir une bonne circulation des compagnons et des matériels.

 

Le type d’échafaudage doit être défini en fonction de son utilisation – seulement des personnes, ou aussi avec des matériaux – et de la configuration des lieux : il s’agit le plus souvent d’un échafaudage en pied ou, si ce n’est pas possible, en console, s’il y a par exemple un obstacle comme une véranda au pied du bâtiment. Les couvreurs peuvent également s’appuyer sur des matériels innovants, ou choisir des solutions alternatives.

 

Ainsi, pour les chantiers de couverture de très courte durée, quand l’installation d’un échafaudage n’est pas justifiée, ils peuvent avoir recours à une nacelle mobile, qui permet de hisser les compagnons et les matériels à pied d’œuvre en toute sécurité. Les grues mobiles équipées d’un bras télescopique, qui existent sur remorque, peuvent remplir cette fonction, après la formation en bonne et due forme d’un compagnon au CACES approprié. En fonction de leur modèle économique, même les petites entreprises de couverture peuvent avoir intérêt à louer ou acquérir ce type de matériel1.

 

Les outils numériques ou de nouvelle génération sont aussi des alliés dans l’élaboration des mesures de prévention. En premier lieu, il existe aujourd’hui des logiciels 3D qui modélisent les échafaudages sur mesure, en incluant l’ensemble des exigences, ce qui permet d’arriver sur le chantier avec un ouvrage finalisé et complet qui pourra être monté sans perte de temps.

 

Il y a aussi du nouveau pour réaliser les métrés : un nombre croissant de couvreurs utilisent aujourd’hui des drones qui prennent des images de la toiture, avec la possibilité de les rentrer dans un logiciel qui calcule le métré automatiquement et sans risque d’erreur. Ces photos aériennes suppriment, chaque fois qu’il faut faire un devis, les risques de chute en montant sur le toit, tout en permettant de diagnostiquer les parties de la toiture à conserver et celles à remplacer. Autre innovation, le démoussage peut lui aussi être réalisé dans certains cas depuis le sol, en utilisant des perches équipées de nettoyeurs haute pression, voire des drones capables de tracter un tuyau d’alimentation en eau pour les toitures moins accessibles.

 

Tout en réduisant le risque de chute de hauteur, ces procédés innovants se substituent le plus souvent à des opérations de manutention qui sont sans valeur ajoutée pour le couvreur et facteur de maladies professionnelles, comme les troubles musculo-squelettiques (TMS). En cela, ils contribuent à moderniser les métiers de la couverture et à renforcer leur attractivité.

  1. Ces investissements peuvent bénéficier d’aides financières, de la part notamment des Carsat.

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