Rénovation et patrimoine - Une nouvelle vie pour une ancienne halle des Templiers

Près de Tours, le Domaine de la Commanderie de Ballan abrite un hôtel-château et des dépendances devenus résidence de tourisme quatre étoiles. Aux manettes de sa rénovation, Groupe Roulliaud a apporté la qualité de ses services et toute une palette de savoir-faire préservés par ses entreprises de spécialité.

7:3523/09/2024
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Bâtimétiers Numéro 76 | septembre 2024

C’est une des premières commanderies fondées par les frères Templiers au xiie siècle, à Ballan-Miré (Indre-et-Loire). Escale de ces moines-soldats du Moyen Âge sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, elle renouvelle, neuf siècles plus tard, sa vocation de havre de repos. La Commanderie de Ballan est aujourd’hui une adresse d’exception où se loger aux portes de la « vallée des rois ».

 

Elle s’étend sur un terrain de dix hectares lové au milieu d’une forêt millénaire. Forcément, pousser les portes de ce château de 1 300 m2 ne laisse pas indifférent. « Contribuer à la renaissance de ce lieu est une grande fierté », confie Andréa Poilpré, directeur de division au sein de Groupe Roulliaud, implanté historiquement dans la région de Tours.

 

Mais au-delà de l’histoire, ce sentiment a aussi été porté par une rencontre avec un maître d’ouvrage… qui devait être ponctuelle. Fin 2021, la société foncière parisienne Groupe Vadim devient propriétaire du site. L’ambition est d’y insuffler une nouvelle vie, très vite.

 

« Ils nous ont contactés pour peindre et rendre opérationnelles dès janvier 2022 quatre premières chambres du château », se souvient Andréa Poilpré. Et l’aventure qui devait durer seulement deux mois va continuer jusqu’au printemps 2024.

 

« Nous sommes entrés sur ce site historique pour un simple rafraîchissement. En fin de compte, le maître d’ouvrage nous a confié 850 m2 de travaux car il était à chaque fois très satisfait de ceux réalisés. »

 

Groupe Roulliaud est ainsi intervenu sur les lots plâtrerie, isolation et finition, pour un budget de 500 000 euros après un an de chantier. Cette confiance de la maîtrise d’ouvrage a été renouvelée pour plusieurs raisons.

 

« Nous avons eu la réactivité attendue pour fournir les offres le plus rapidement possible. Nous avons tout mis en œuvre pour disposer à chaque fois des effectifs nécessaires afin de respecter les délais impartis », témoigne le directeur de division.

 

Si un architecte d’intérieur avait la haute main sur le décor de cette rénovation luxueuse, « nous avons avancé côte à côte avec la maîtrise d’ouvrage, précise-t-il. Dès qu’une difficulté pouvait se poser, nous cherchions immédiatement une solution ».

Synergies internes

 

 

Un autre atout de cette entreprise tourangelle a fait la différence : elle est composée de plusieurs entités acquises par croissance externe, chacune ayant une spécialité et des savoir-faire propres.

 

 

« Elcia est intervenue pour la plâtrerie et l’isolation, Roulliaud pour la finition – deux entreprises distinctes dans un seul et même groupe avec un seul dirigeant. Cette synergie limite les interfaces qui pourraient causer des difficultés entre corps d’état. Les travaux ont été plus simples pour notre client », continue Andréa Poilpré, en soulignant une autre corde à l’arc de cette entreprise de la vallée de la Loire : la capacité à proposer des savoir-faire techniques en adéquation avec les besoins d’une rénovation unique.

 

Conserver pour mettre en décor

 

Histoire et patrimoine obligent, l’esprit du lieu devait être respecté. Les teintes neutres des nouvelles peintures du château ont été appliquées sur d’anciens supports. « Nous avons procédé au détapissage, purgé certaines zones et remédié aux éventuels mouvements de support en appliquant une trame qui évite la réapparition de fissures », décrit Andréa Poilpré.

 

Les parquets massifs du château, d’époque, avaient besoin d’un rafraîchissement important. « Les anciens propriétaires les avaient vernis à plusieurs reprises sans forcément poncer entre les couches. La finition se décollait », explique-t-il.

 

Sur les plafonds de quelques pièces, raconte-t-il, « nous avons réalisé une moulure décorative, qui demandait une certaine technicité pour respecter une coupe spécifique et un alignement sur toutes les longueurs et largeurs des pièces, au niveau des pourtours des plafonds, avant de mettre en peinture. Nous avons un compagnon habile qui maîtrise le plâtre, le carrelage et la peinture. Il a su poser ces produits de manière très méticuleuse. »

Opus en bord-à-bord et douche à l’italienne

 

En plus de la mise en beauté du château, Groupe Roulliaud est aussi intervenu sur les maisons du Verger et du Bois : d’anciennes dépendances malheureusement trop délabrées pour être conservées. En lieu et place, deux majestueuses bâtisses ont été construites en moellons. Pour des finitions soignées répondant aux attentes du maître d’ouvrage, Groupe Roulliaud a pu compter sur le savoir-faire de ses carreleurs.

« Un de nos compagnons a plus de vingt ans de métier et a formé les autres, expose Andréa Poilpré. Après avoir ragréé les sols, il les a notamment accompagnés pour coller au sol un travertin grand format en opus bord-à-bord : une mise en œuvre qui tend à se perdre. En raison du coût de ce revêtement, rares sont les clients qui le choisissent désormais. »

 

Une autre compétence spécifique a été nécessaire : « Au rez-de-chaussée des maisons du Verger et du Bois, le client souhaitait des douches à l’italienne recouvertes de mosaïque de travertin en 5 × 5 cm. » Des vraies, conformes aux règles de l’art qui régissent le métier de carreleur.

 

« Ces douches de plain-pied ont été réalisées à l’ancienne, sur chape de mortier, en respectant les formes de pente. Or, cette compétence devient aussi difficile à dénicher », conclut Andréa Poilpré. Des savoir-faire préservés qui ont contribué à donner une nouvelle âme à la majestueuse Commanderie des Templiers.

 

Contribuer à la renaissance de ce lieu est une grande fierté

Andréa Poilpré, directeur de division au sein de Groupe Roulliaud.

© VADIM

Un généraliste du second œuvre dans le Centre-Ouest

Fondée en 1953 par André Roulliaud, peintre et vitrier, la petite entreprise qui porte son nom devient dès les années 1970 une belle PME de 120 salariés. Reprise par son directeur administratif et financier, Michel Dury, en 1984, avec ses 180 compagnons, elle renforce son ancrage dans la région de Tours.

 

En 2002, celui-ci la cède à Bruno Poilpré qui, à partir de 2010, diversifie ses activités dans le second œuvre en rachetant plusieurs entreprises, couvrant ainsi un large champ de savoir-faire : carrelage, faïence, menuiserie, métallerie, serrurerie, plâtrerie, cloisons, plomberie, chauffage, climatisation, électricité… Sept décennies après sa création, le groupe compte plus de 300 salariés et six entreprises qui réalisent une grande diversité de travaux d’intérieur et d’extérieur, pour des clientèles elles-mêmes très diversifiées.

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