Rénovation réussie pour la villa Gaby

Située sur la corniche Kennedy de Marseille, la mythique et superbe villa Gaby a fait l’objet d’une rénovation minutieuse pour retrouver son luxe d’antan. Retour sur une réhabilitation de charme.
14:1918/06/2024
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Bâtimétiers Numéro 75 | juin 2024

C’est ce qu’on appelle un « chantier d’exception » : située sur les hauteurs de Marseille en surplomb de la mer, dans le VIIe arrondissement, la villa Gaby, l’une des plus belles et célèbres « folies » de la ville, a été entièrement restaurée en 2020 pour devenir un centre international de conférences, avec vocation d’accueillir congrès, séminaires et master class de sociétés savantes.

 

Cette luxueuse villa de style Renaissance italienne, construite au XIXe siècle, fut la propriété de Gaby Deslys, l’une des premières vedettes du music-hall, qui la légua à sa mort à l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille. Et c’est à la vénérable société Sériès Peinture, entreprise marseillaise fondée en 1896, aujourd’hui dirigée par Nicolas Sériès, qu’a été confiée la réhabilitation de ce patrimoine exceptionnel.

 

Disposant d’un savoir-faire unique en matière de peinture/décoration intérieure et rénovation de façades, l’entreprise a à son actif de nombreuses références, comme les plateaux des Terrasses du port à Marseille ou la prestigieuse tour Luma à Arles.

 

Challenges multiples

 

Dans le cas de la villa Gaby, qui n’avait pas été occupée et entretenue pendant près de trente ans et qu’il fallait donc restaurer de A à Z, les travaux ont consisté à redonner aux façades leur cachet originel. Un défi à plusieurs titres, comme l’explique Nicolas Sériès.

 

Tout d’abord parce que la villa, bien que non classée au patrimoine par les Bâtiments de France, comporte de multiples ornements extérieurs, modénatures (moulures, corniches, etc.) et décors intérieurs de type fresques et mosaïques, en plâtre et béton moulé, qui exigent une expertise très spécifique pour être remis en état.

 

La société Sériès a dans ce but fait appel à l’Atelier Renaissance, spécialisé dans la restauration de monuments historiques. Ensuite parce que la villa est continuellement exposée aux embruns, au sel et au mistral, ainsi qu’à la lumière et à la chaleur vive l’été – autant d’éléments qui la fragilisent. Enfin, parce que le cahier des charges imposait de réaliser les travaux par tranches pour permettre à certains événements de se tenir dans la villa.

 

Une obligation qui est finalement tombée, en raison de la survenue de la pandémie de Covid-19, début mars 2020, redonnant paradoxalement au chantier sa fluidité.

 

 

La villa Gaby en chiffres

 

- Huit mois : durée du chantier

- 1 300 m2 de façades ravalées

- 1 300 m2 de maçonneries traitées

- 160 m2 de dessous de toits et voliges

© DR
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Un travail de haute précision

 

Préserver la résistance et la durabilité des structures, tel a été tout l’enjeu du chantier, qui a duré huit mois environ. La première phase, la plus délicate et la plus longue – elle a représenté 60 % du temps passé sur le projet –, a consisté à réaliser les travaux de maçonnerie puis à traiter les encorbellements pour effacer l’action des embruns sur le béton. Concrètement, les éléments de maçonnerie dégradés (planchers, poteaux-poutres, bords de balcons, etc.) ont été purgés, les armatures dégagées, brossées et passivées (traitées à la peinture antirouille), puis recouvertes d’une couche de protection en mortier de résine.

 

« La difficulté de cette étape a résidé dans le travail de finition assez technique. Il a notamment fallu caler le planning avec la météo, pour éviter les coups de mistral, avec des embruns très forts, et le risque que des minéraux s’incrustent sur le support entre les couches », indique Nicolas Sériès. Dans le même temps, l’Atelier Renaissance a procédé à des sondages pour jauger la résistance des éléments d’ornement en béton et plâtre sur les façades et la fontaine en rocaille.

 

Les moulures ont été reprises par un tailleur de pierre professionnel, les modénatures décapées, les plus abîmées purgées et reproduites en atelier dans des moules en silicone avant d’être recollées à l’identique. Un travail tout aussi fin a été réalisé sur les serrureries et les garde-corps métalliques, ainsi que les boiseries (dessous de toits et voliges). Une fois les façades préparées, rincées et décapées, l’entreprise a pu procéder au ravalement.

 

« Nous avons opté pour deux couches de revêtement minéral granité au silicate de potassium, une peinture très résistante qui a fait ses preuves puisqu’elle n’a pas bougé en quatre ans, bien au-delà des deux ans de garantie exigés », détaille Nicolas Sériès. Le résultat, magnifique, est à la hauteur des attentes ! La clé du succès ? « Elle réside dans la qualité de la préparation en amont qui prend du temps et dans la capacité à étudier les supports, analyser et trouver les produits qui conviennent le mieux », conclut Nicolas Sériès.

Une méthode éprouvée

 

« Un chantier en bord de mer est, par définition, risqué et peut réserver de mauvaises surprises. Il faut prendre le maximum de précautions au moment du chiffrage, anticiper le pire des scénarios et suivre à la lettre les recommandations des fournisseurs, en leur faisant ensuite constater, tout au long du chantier, que les prestations sont réalisées dans les règles de l’art. Dans le cas de la villa Gaby, nous avons pris des photos et organisé des réunions de suivi régulières pour faire valider nos opérations de rinçage, une étape particulièrement délicate du chantier. »

 

Nicolas Sériès, dirigeant de Sériès Peinture, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

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