Rénovations énergétiques : les précautions face à certains complexes d’isolant

Face aux enjeux des réglementations thermiques et environnementales, des DPE et des audits énergétiques, les complexes d’isolant s’enrichissent de techniques nouvelles. Selon les procédés choisis, celles-ci nécessitent encore une certaine vigilance.
16:3014/12/2023
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Bâtimétiers Numéro 73 | décembre 2023

Les performances énergétiques atteintes dépendent d’une bonne isolation, et celle-ci résulte d’une configuration adéquate, par exemple la mise en place de panneaux isolants sous vide (PIV). Ces systèmes pourraient vite gagner des parts de marché pour améliorer l’efficacité énergétique des logements.

 

« En particulier dans les métropoles où le mètre carré dépasse les 5 000 euros », augure Benoît Gagneux, dirigeant de Meignan Arsène SAS à Château-Gontier-sur-Mayenne (Mayenne).

 

Pour cet entrepreneur, lorsqu’il n’est pas question de trop grignoter sur la surface habitable et qu’il n’est pas possible d’intervenir par l’extérieur, « avec une épaisseur du complexe de 60 à 70 mm contre 160 mm pour une isolation classique, la solution sous vide avec panneau de protection va être la réponse attendue dans le cadre de rénovations énergétiques urbaines ».

 

Mais le chef d’entreprise tient à le rappeler : « Ces travaux doivent être anticipés au niveau des passages des câbles car ces complexes d’isolant comportent des plaques de protection. En outre, nous avons encore peu de retours d’expérience sur cette technique dans laquelle l’isolant sous vide est plaqué aux murs. »

panneau isolant sous vide

© DR

Prix de la pose et rentabilité des PIV

De plus, à environ 150 euros/m2, soit dix fois plus cher qu’une isolation courante, « il faut être prudent avant d’engager ces travaux de rénovation énergétique », ajoute Benoît Gagneux, qui prend l’exemple d’un chantier qu’il devait réaliser dans un immeuble en région parisienne : « Après avoir chiffré l’opération avec un isolant sous vide, je n’ai pas voulu la réaliser.

 

Elle aurait coûté cher aux propriétaires et le classement G de leur bien ne serait pas remonté de quelques lettres, puisque les parties communes de l’immeuble n’avaient pas été traitées. Or, l’audit énergétique porte sur la globalité du bâti ; il n’aurait donc pas été amélioré.

 

Pour le chef d’entreprise, les syndics doivent « sérieusement prendre en compte ce sujet. Avant de se lancer, les propriétaires doivent d’abord se renseigner sur ce qui est fait au niveau de la copropriété. En attendant, parce qu’il s’agit de rénovation énergétique, le professionnel doit être de bon conseil auprès de son client, d’autant qu’il peut être mis en défaut si le DPE du logement reste mauvais après la réalisation des travaux ».

 

Complexes d'isolant en matériaux biosourcés : une épaisseur plus importante

 

Pour le spécialiste de la plâtrerie, de l’isolation et de l’aménagement intérieur, un autre contexte doit attirer la vigilance des professionnels : « Lorsque l’on pose des complexes d’isolant en matériaux biosourcés, nous sommes contraints de mettre en œuvre des épaisseurs relativement importantes pour répondre à la résistance thermique demandée, par rapport à des isolants classiques de type laine minérale. »

 

Dans le cadre de rénovations énergétiques avec charpentes existantes, il est nécessaire de garder la même masse surfacique. Or, tendance oblige, les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre demandent des isolants biosourcés, qui « posent question sur le sujet de la tenue au feu et sont généralement plus denses que les laines minérales, rappelle Benoît Gagneux.

 

Pour apporter le résultat attendu par son client lors de rénovations énergétiques, commençons par bien l’informer.

Benoît Gagneux, dirigeant de Meignan Arsène SAS, à Château-Gontier-sur-Mayenne (Mayenne).

 

De plus, comme pour les isolants sous vide, et exception faite des solutions du type fibre de bois, nous avons peu de retours d’expérience. Or, les produits biosourcés sont très sensibles à l’humidité. Il faut donc les mettre en œuvre selon les prescriptions des fabricants, et surtout suivre la veille technique sur ces nouveaux matériaux ».

 

Pour autant, pas question d’empêcher les évolutions que connaît l’isolation : « Depuis trente ans, nous avons posé quantité de nouveaux produits qu’aujourd’hui nous ne posons plus, tout en nous adaptant aux changements de mise en œuvre.

 

Désormais, la prise de conscience est là : il faut consommer moins d’énergie et éradiquer les épaves thermiques. Pour apporter le résultat attendu par son client lors de rénovations énergétiques, commençons par bien l’informer », conclut Benoît Gagneux.

 

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