Majeur, car toute la chaîne de l’acte de construire doit aujourd’hui s’approprier cette problématique de la résilience des bâtiments au regard du changement climatique, déjà à l’œuvre. Or, face à la hausse de la fréquence, de l’intensité et de la durée des événements climatiques (inondations, sécheresses, mouvements de terrain, etc.), les bâtiments existants peuvent apparaître comme des ouvrages particulièrement vulnérables et insuffisamment adaptés.
Le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) a lancé il y a deux ans un programme de recherche-développement sur l’adaptation des bâtiments au changement climatique, afin de rassembler les données pertinentes et d’établir des échelles de vulnérabilité pour ensuite parvenir à des stratégies de résilience adaptées au neuf et à l’existant. Toutefois, si les acteurs de la construction sont de plus en plus conscients de la nécessité d’inscrire les bâtiments dans une telle démarche, peu savent encore comment avancer. Faut-il créer un diagnostic de résilience du bâti existant, à l’image des diagnostics techniques actuels ? Quelles mesures préventives et curatives mettre en place, en fonction de quelle temporalité et de quels niveaux de sollicitations ? Autant de questions sur lesquelles la FFB travaille activement, en partenariat notamment avec le Centre européen de prévention du risque d’inondation (Cepri) ou encore la Mission des risques naturels (MRN), pour sensibiliser toujours un peu plus les entreprises. En effet, ces dernières sont les premières concernées, à commencer par la préservation de leurs propres locaux et ateliers.
Sans oublier que les pouvoirs publics se sont également saisis de cette question, via la loi Elan de 2018, qui rend obligatoire l’étude géotechnique pour la vente de terrains situés sur les zones exposées au risque argileux, la loi Climat de 2021, qui impose notamment l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols d’ici 2050, et bien sûr la RE 2020, qui intègre le confort d’été.
Enfin, il est probable, du côté normatif, que des procédures alternatives, de type ATex, émergeront pour proposer des solutions nouvelles en matière de bâtiments résilients. Un chantier immense s’ouvre donc, dans lequel les entreprises ont toute leur part.
(1) Bureau de normalisation des techniques et des équipements de la construction.
© Mina Kaouachi
La table ronde : Marie-Claude Bassette-Renaud (SMBTP), Philippe Estingoy (AQC), Patrice Cros (architecte),
Frédéric Letoffe (FFB), Marc Granier (ingénieur consultant), Alexandra Lebert (CSTB).