Un chantier d'exception en Corse

Livrée en début d’année 2025, cette villa d’architecte a fait l’objet d’un aménagement intérieur en bois de grand standing, réalisé par l’entreprise de menuiserie locale Sicab.
13:1812/03/2025
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Retrouvez ce dossier dans notre revue Bâtimétiers
Bâtimétiers Numéro 78 | mars 2025

Un décor féerique avec pour seul horizon la mer…

 

Destinée à la location, cette villa, située dans un domaine privé au nord de Porto-Vecchio, en Corse, a tout d’une maison de rêve. Outre la piscine et la terrasse incontournables, la villa est équipée de six chambres en suite, d’un vaste salon lumineux, d’une grande cuisine américaine en marbre et d’une salle de cinéma. Elle offre sur plus de 400 m2 des prestations de très grande qualité dans un écrin aux lignes courbes mixant pierre naturelle et bois. Une architecture originale et épurée dont on retrouve l’esprit en intérieur dans le mobilier et les décors.

 

C’est à l’entreprise de menuiserie Sicab (Société industrielle commerciale des applications du bois), basée également en Corse, à proximité d’Ajaccio, et en activité depuis 1971, qu’a été confiée la délicate mission de concevoir l’agencement intérieur. Forte de ses vingt-trois artisans ayant chacun une spécialité extrêmement pointue (dans le dessin, la fabrication, la pose et l’agencement), équipée d’un bureau d’études et d’un atelier dédié, la société a fait de la conception en bois sur mesure sa signature.

 

Dans ce cas, elle a réalisé les plans d’exécution, fabriqué et posé la plupart des éléments : les placards muraux, le tour de lit et les cloisons menant à la salle de bains, la cuisine, le meuble de salon garni de niches, etc. Autant de chantiers qui ont chacun nécessité des savoir-faire très spécifiques.

 

« Nous avons travaillé pendant deux ans, en opérant zone par zone, avec en moyenne de deux à quatre artisans sur site, six en atelier et deux en bureau d’études », indiquent Thomas Paolini, président de l’entreprise Sicab, et Franck Garibaldi, le chargé d’affaires qui a coordonné le chantier de A à Z, du chiffrage à la réception. 

Défis en série

Sur un tel projet, le niveau d’exigence attendu par les architectes et le client est extrêmement élevé, avec un degré de finition et un soin qui doivent être apportés aux moindres détails. L’équation est d’autant plus complexe que de nombreux corps d’état (électricité, plomberie, maçons, carreleurs, plaquistes, etc.) interviennent en parallèle. « La clé a résidé dans la précision apportée par les très nombreux dessins d’exécution que notre bureau d’études a réalisés en amont, une base indispensable pour permettre aux différents métiers d’avancer de manière coordonnée », précise Thomas Paolini.

 

La fabrication a aussi fait l’objet d’une vigilance particulière en raison des grandes quantités de bois nécessaires, un chêne naturel stratifié – matériau esthétique, facile d’entretien, stable dans le temps. « Il s’agit d’un bois qui est teinté dans un bain puis englobé de résine. Pour que les panneaux aient la même couleur, il faut s’assurer que l’ensemble de la commande fasse partie du même lot, ce qui signifie estimer correctement les volumes au départ. » Autre étape délicate, la pose des matériaux, et tout particulièrement celle des placards muraux : « Le rendu devait être homogène, avec des joints creux parfaitement alignés sur la grande longueur, ce qui est compliqué à réaliser.

 

C’est l’expérience de nos artisans qui permet d’atteindre cette régularité », poursuit Thomas Paolini. Le savoir-faire des artisans a aussi permis de surmonter de nombreux défis techniques. Ainsi, les lits en bois ont des extrémités arrondies dans les angles, avec là aussi des joints creux contenant un insert en bois massif. « Dans cette configuration, la complexité réside dans l’incrustation de l’insert et dans la jonction parfaite entre la partie arrondie et la partie droite », détaille Thomas Paolini.

 

Une autre difficulté technique s’est posée pour la réalisation du meuble de salon garni de niches aux angles arrondis contenant elles aussi des incrustations en bois massif, serties d’inox poli. Pour garantir un agencement parfait, l’entreprise a aussi conçu des maquettes et des gabarits, l’une pour le fabricant de cerclage en inox, l’autre à l’intention du marbrier afin de préciser la forme et l’épaisseur de la pierre à respecter dans la cuisine.

 

« Ce chantier a été un défi à plusieurs titres : défi technique car il a fallu assurer à grande échelle une qualité constante ; défi de planning car nous avons travaillé dans des délais relativement courts ; défi logistique pour livrer dans les temps. Mais le résultat est une très belle référence et une fierté pour notre équipe », conclut Thomas Paolini.

 

Comment pilote-t-on un tel projet d’excellence ? 

 

Notre chargé d’affaires, Franck Garibaldi, fort de trente-six années d’expérience au sein de Sicab, a fait le lien entre le chantier et l’entreprise, avec des moments tendus et d’autres de réjouissance, le tout mené en bonne intelligence. Sur un tel projet, les moyens importent peu, c’est vraiment le résultat qui compte. Tout a l’air simple une fois achevé, mais chaque ouvrage est une pièce unique qui a nécessité énormément de travail et d’allers-retours.

 

Il y a eu tout un processus de corrections/validations à toutes les étapes du chantier – de la réalisation des plans d’exécution à la pose finale en passant par la fabrication en atelier. Le dialogue a été essentiel, que ce soit avec les architectes et les décorateurs pour comprendre leurs attentes ou avec les différents corps d’état.

 

En tant qu’agenceur, notre rôle a été d’apporter un œil technique et de trouver à chaque fois les solutions qui étaient faisables. Un chantier comme celui-là représente un réel challenge et requiert beaucoup de savoir-faire pour atteindre la qualité et l’harmonie attendues.

 

Thomas Paolini, président associé de l’entreprise Sicab.

 

Un chantier d’ampleur

 

  • 150 panneaux stratifiés, soit une surface de 500 m2
  • Surface aménagée : 440 m2
  • Un chantier de deux ans
  • Livraison début 2025

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