Une réhabilitation exemplaire à Lyon

Fruit d’une concertation entre l’équipe, les architectes et la ville, le chantier s’est déroulé en deux temps. Après la phase de curage, les travaux ont porté sur l’évaluation de l’état de la structure et de la capacité portante des planchers dont certains étaient en très mauvais état, « l’objectif étant, indique Bruno Niclas, ingénieur travaux chez GCC Aureca !, de conserver le maximum d’éléments ».

Les équipes ont procédé à des renforcements structuraux un peu partout en utilisant diverses techniques : pose de poteaux, dédoublement des solives, moisage et rajout d’acier sur les poutres existantes, reconstitution ponctuelle de poutres à l’aide de fibres de verre. Des essais de charge ont également été réalisés, en utilisant des piscines remplies d’eau. Avec un résultat probant : l’intérieur des bâtiments a pu être totalement conservé et restauré.

Place ensuite à la réhabilitation extérieure et donc à la surélévation, l’un des points les plus délicats du chantier. « Le parti pris architectural a été de rendre la surélévation imperceptible, en la fondant avec l’existant. Seuls quelques détails (joints creux, garde-corps et lambrequins en bois réinterprétés de manière contemporaine) indiquent l’ajout des deux étages », mentionne Bruno Niclas. Forte de son savoir-faire et de ses retours d’expérience, GCC Aureca ! a opté, dès la phase de conception, pour des murs à ossature bois en 2D sur plancher bois, préfabriqués hors site par l’entreprise SMJM située dans l’Ain.

Les avantages de ce mode constructif sont nombreux : il y a l’aspect purement environnemental inhérent à l’emploi des matériaux biosourcés et fabriqués à proximité, mais aussi la pose qui est simplifiée dans un espace très limité. Sans oublier les temps d’intervention réduits et les nuisances moindres pour les riverains. « Les murs et planchers sur deux niveaux, ainsi que la charpente traditionnelle en bois avec sa couverture en tuiles, ont été montés en deux mois », précise Bruno Niclas. Un autre chantier de taille a également été conduit autour de l’accessibilité, avec la création d’un noyau central avec ascenseur et d’un escalier coulé sur place reliant tous les niveaux des différents bâtiments.

Au final, c’est une résidence tout confort, performante sur le plan énergétique grâce à 40 m2 de panneaux solaires, et comptant 10 % de logements pour personnes à mobilité réduite qui a accueilli ses premiers étudiants ! Ce projet, soutenu par la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon, a réussi son pari : gagner de la surface habitable en passant de R + 2 à R + 4 tout en s’inscrivant harmonieusement dans le paysage. Scruté attentivement, il a vocation à être démultiplié.