Volets, portes de garage et portes automatiques piétonnes ont désormais leur propre score de réparabilité

Le Groupement Actibaie-FFB a mis au point un nouvel outil pour encourager les fabricants à adopter une démarche écoresponsable : le score de réparabilité, un repère qui permet d’attribuer une note aux volets roulants électriques, portes automatiques piétonnes coulissantes et portes de garage motorisées. Explications.

7:4423/09/2024
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Bâtimétiers Numéro 76 | septembre 2024

Lutter contre l’obsolescence, éviter le gaspillage des ressources, répondre aux critères d’écoresponsabilité et agir sur le budget des utilisateurs : ce sont les objectifs du nouveau score de réparabilité élaboré par le Groupement Actibaie-FFB et ses adhérents à partir d’une initiative de leur groupe de travail Environnement.

 

Alors que la réparabilité influence de plus en plus l’acte d’achat, cet indice informe sur le caractère plus ou moins réparable des produits concernés – à savoir, dans un premier temps, les volets roulants électriques, les portes automatiques piétonnes coulissantes et les portes de garage sectionnelles motorisées – en leur attribuant une note de 1 à 10.

Le calcul du score de réparabilité de chaque catégorie de produit est basé sur la même méthodologie que l’indice de réparabilité déployé par l’Ademe (voir encadré).

 

Il repose sur cinq critères : le nombre d’années durant lesquelles le producteur s’engage à rendre disponibles gratuitement des documents techniques (plans en 3D, notices, etc.) auprès des réparateurs et des consommateurs, la facilité de démontage du produit, en fonction notamment du type d’outils nécessaires et des caractéristiques des fixations, l’engagement du producteur sur la durée de disponibilité des pièces détachées et sur le délai de leur livraison, le rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix du produit, et, enfin, l’assistance à distance pour la réparation et la possibilité de réinitialiser la programmation pour les produits motorisés.

© PROFALUX / ADOBE STOCK

L’indice de réparabilité de l’Ademe, un outil dans la lutte contre l’obsolescence

 

Afin de réduire les déchets et de favoriser la réparation en cas de panne, la loi Antigaspillage pour une économie circulaire a instauré une obligation d’étiquetage de certains produits de grande consommation. Depuis le 1er janvier 2021, une note sur 10 affichée sur le produit informe les consommateurs sur son degré de réparabilité. Comme pour l’indice proposé par le Groupement Actibaie-FFB, un produit avec une note proche de 0 est jugé peu ou pas réparable, tandis qu’un produit dont la note se rapproche de 10 est considéré comme hautement réparable. Objectif : sensibiliser les consommateurs sur la possibilité d’étendre la durée de vie de leurs appareils en les encourageant à favoriser l’achat de produits plus durables.

 

Les critères de calcul de l’indice de réparabilité ont été établis par l’Ademe (Agence de la transition écologique) pour toutes les catégories de produits concernées en 2024 : smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon électriques, lave-linge, lave-vaisselle, nettoyeurs à haute pression et aspirateurs. À partir de 2025, l’indice de durabilité remplacera l’indice de réparabilité pour certaines catégories de produits, à commencer par les téléviseurs et les lave-linge. Ce nouvel indice intégrera des critères supplémentaires comme la fiabilité du produit. En clair, le consommateur pourra non seulement savoir si un produit pourra être réparé, mais aussi si ce dernier va pouvoir fonctionner longtemps sans panne. Un outil essentiel dans la lutte contre l’obsolescence et la préservation des ressources naturelles.

À terme, je pense que la réparabilité va devenir obligatoire

Jean-Marc Paccot, responsable du bureau d’études Stella AdvancedTechnology chez Profalux à Thyez (Haute-Savoie).

Un an et demi de travail pour élaborer l’outil de calcul

 

L’essentiel du travail du Groupement Actibaie-FFB a consisté à établir les tableaux Excel permettant de calculer ces scores de réparabilité adaptés aux volets roulants, aux portes de garage motorisées et aux portes automatiques piétonnes coulissantes. Pour y parvenir, le Groupement a sollicité des fabricants des différents produits qui se sont réunis pendant plusieurs mois pour mettre au point l’outil de calcul adéquat.

 

« Nous avons longuement échangé pour décider comment déterminer le nombre de points associés à chaque critère. Par exemple, pour celui concernant la facilité de démontage, nous n’avons attribué aucun point s’il faut plus de treize étapes pour démonter le produit, ce qui affaiblit le score final.

 

Autre exemple, concernant les délais de livraison : comme ils varient beaucoup selon les fabricants, nous avons dû trouver un consensus pour obtenir un barème raisonnable. Nous avons également dû nous mettre d’accord sur les pièces détachées les plus susceptibles de tomber en panne », explique Jean-Marc Paccot, responsable du bureau d’études Stella Advanced Technology chez Profalux à Thyez (Haute-Savoie) et participant du groupe de travail dédié aux volets roulants motorisés.

 

« Nous nous sommes tout de suite sentis concernés par cette démarche du Groupement Actibaie-FFB, poursuit-il, parce qu’on peut tout changer sur un volet roulant : moteur, attaches de tablier, lames de volets roulants, piles des émetteurs, butées, coffres… Lorsque nous concevons nos produits, nous faisons en sorte qu’ils soient les plus réparables et les plus durables possible.

 

Par exemple, nous avons équipé nos volets roulants solaires d’une batterie facilement accessible par l’utilisateur pour qu’il puisse la changer lui-même, alors que sur certains volets roulants la batterie est intégrée au moteur, ce qui nécessite un démontage complet.

 

Grâce à une box fournie avec nos volets, nous pouvons également déterminer quelle pièce il faut changer à distance en cas de panne. En évitant des déplacements à nos clients, nous leur faisons faire des économies de CO2. À terme, je pense que la réparabilité va devenir obligatoire », ajoute Jean-Marc Paccot, en regrettant que les moteurs des volets roulants soient actuellement non réparables.

 

Une démarche volontaire

 

L’affichage du score de réparabilité est actuellement une démarche volontaire proposée aux adhérents du Groupement Actibaie, chaque fabricant étant invité à recalculer le score en fonction des différents modèles qu’il commercialise. Les entreprises qui s’engagent dans cette démarche doivent communiquer gratuitement la note et la synthèse du calcul du score de réparabilité à toute personne qui en fait la demande sous quinze jours.

 

À noter que l’indice devrait bientôt s’étendre à d’autres produits relevant du syndicat.

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