Jusque-là, la commission "Formation" (alias "Com’Form") de la Fédération centrait ses actions de sensibilisation sur les collégiens, les incitant à s’orienter vers les formations aux métiers du BTP, dès le CAP. Mais aujourd’hui, les entreprises ont aussi besoin de recruter des jeunes issus de formations supérieures. D’où la nécessité de convaincre les lycéens de s’orienter vers ce type de formation après le Bac. « Pour notre Com’Form, c’est le chantier des années 2018-2020, qui commence dès cette rentrée », explique Georges Siaux, son président. Interview.
Pourquoi et comment allez-vous sensibiliser les lycéens aux métiers du BTP ?
Georges Siaux (G.S.) : Nous aurons toujours besoin d’une main d’œuvre qualifiée, avec des compagnons de niveau IV et V. Mais rapidement, il va falloir orienter nos actions de promotion sur la montée en compétences de nos métiers. Ils sont en effet de plus en plus complexes ; ils font appel à une technicité dont le niveau ne cesse de croître. Bientôt, de nouveaux métiers vont apparaître.
Nous devons coller à cette évolution. Nous allons ainsi mettre en avant la transition numérique, avec le BIM, les drones, etc., les nouveaux modes constructifs et la mise en œuvre de matériaux innovants. Pour convaincre les lycéens, il nous faut adopter un nouveau discours et employer d’autres méthodes de sensibilisation que pour les collégiens.
Quels sont vos différents axes de travail ?
G. S. : Nous avons trois chantiers à mener de front. Nous commençons par établir la bonne méthode pour sensibiliser les lycéens, puis nous finaliserons les supports pour les informer au mieux sur les métiers de la conception et de l’encadrement dans le secteur du BTP. Nous avons engagé ce chantier depuis un an avec la mise en place d’un groupe de travail auquel participe un représentant de l’Education Nationale.
Nous travaillons également avec le Rectorat pour que les portes des lycées du département s’ouvrent à nos ambassadeurs… Ceci devrait nous être facilité par le fait que les lycées doivent désormais se préoccuper de l’orientation professionnelle de leurs élèves. Cela se fera progressivement.
Nous devons de notre côté trouver de nouvelles ressources pour aller à la rencontre des lycéens. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’au stade de la réflexion. Notre objectif est d’être tout à fait opérationnel pour la rentrée de septembre 2020.
Sans attendre cette échéance, avez-vous déjà réalisé quelques opérations ?
G. S. : Oui. Pour avancer, nous avons fait quelques tests sur le terrain ce printemps. Bertrand Gallois, responsable du service "Formation-Insertion" de la Fédération, est déjà intervenu à quatre reprises dans des classes de seconde de deux lycées : La Martinière-Diderot à Lyon et Albert Camus à Rillieux-la-Pape.
Sous quelle forme, ces premières interventions dans les lycées ?
G. S. : Un module d’environ quatre-vingt-dix minutes, avec la projection de vidéos sur le BIM, sur le métier d’un conducteur de travaux, sur la maintenance du viaduc de Millau réalisée avec des drones… Des sujets qui intéressent les lycéens parce qu’ils présentent des activités à forte valeur ajoutée.
Quels retours avez-vous de ces tests grandeur nature ?
G. S. : Côté lycéens, très enthousiastes. Ils sont à l’écoute, posent beaucoup de questions, et la majorité demande de la documentation à l’issue de la séance. Côté enseignants, beaucoup d’intérêt pour notre prestation ; dans les deux lycées, ils nous ont demandé de revenir pour sensibiliser l’ensemble des classes de seconde de leur établissement. Nous comptons sur eux pour partager avec leurs équipes pédagogiques. Très vite, d’autres lycées vont nous solliciter par effet d’entraînement.