Quel est le champ de compétences de la chambre « Maintenance Multi techniques » ?
Nous sommes une chambre transversale. Elle regroupe les activités maintenance de chambres techniques existantes. Nos adhérents sont donc également adhérents d’autres chambres. C’était une volonté, il y a plusieurs années déjà, de dire que les métiers de la maintenance et de l’entretien sont vraiment différents de ceux de la construction. Nous avions besoin de nous réunir pour évoquer des problématiques comme les astreintes, les travailleurs isolés, de nuit...
Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?
Nous touchons par définition un peu tout le monde, particuliers, industriels, régies, bailleurs sociaux, collectivités locales et territoriales.
Particularité de votre chambre, vous n’avez pas pu vous arrêter de travailler pendant le premier confinement ?
Notre activité maintenance et dépannage d’urgence a effectivement continué, avec les difficultés inhérentes au fonctionnement, comme par exemple trouver des techniciens qui acceptent de travailler dans un tel contexte, ou des clients qui acceptent de nous voir intervenir... Nous avons connu tous les cas de figure. Notre autre part d’activité, les travaux liés à la maintenance, ont été mis en stand-by le temps du confinement.
Avez-vous connu la double peine avec le temps long des élections municipales ?
Dans la maintenance, non, nous avons des marchés pluriannuels, de quatre-cinq ans, qui ont donc couru pendant cette période. Dans les chantiers oui, mais c’est vraiment une part minime.
Avec vos métiers, vous avez dû trouver d’urgence du matériel de protection et gérer des surcoûts ?
Pour le matériel, nous avons bénéficié des services de BTP Rhône, qui nous ont beaucoup aidés dans ce domaine-là. Quant aux surcoûts, nos plus gros clients nous ont bien fait comprendre que nous devions faire avec, les discussions avec eux restent, pour l’instant, dans la plupart des cas, stériles. Seuls quelques clients ont accepté d’en supporter la charge, mais c’est une minorité.
Votre personnel est au contact du client. Avez-vous eu à déplorer beaucoup de malades de la Covid ?
Au cours de la première vague, non, mais là oui, c’est parti, il y a beaucoup de « cas contact ». Aujourd’hui la problématique principale dans nos métiers est de trouver du monde, pas de trouver du travail.
Quelle est votre vision de l’avenir pour vos adhérents ?
Il y a deux phénomènes qui selon moi vont s’entrechoquer. L’activité de maintenance est récurrente, elle va perdurer, mais elle risque d’intéresser des entreprises qui se retrouvent avec moins de travail, et donc nous amener une concurrence un peu nouvelle. Dès qu’il y a une baisse d’activité dans la construction, les entreprises s’intéressent au dépannage, sans en avoir parfois ni la compétence, ni la structure, ni l’organisation. Mais ils prennent tout de même des marchés. Notre inquiétude est donc de voir les prix baisser, alors qu’ils devraient plutôt augmenter si nous impactons les surcoûts. Une autre source d’inquiétude, nous l’avons déjà évoquée, et cela n’est pas seulement lié à la Covid, c’est de trouver du personnel formé convenablement et surtout en quantité suffisante. Nous avons pourtant des métiers très intéressants, avec une grande autonomie, mais nous souffrons toujours d’une mauvaise image qui ne correspond plus aux réalités du terrain. J’en profite pour saluer le travail engagé par la profession sur la valorisation de nos métiers.
Quel a été votre engagement en tant que président de chambre pendant le premier confinement ?
Tous les présidents de chambre et de section se sont mobilisés pour collecter, appréhender, organiser et diffuser les réponses à une situation sans précédent. Et ma présidence de la commission nationale de la maintenance à l’UMGCCP (Union des Métiers du Génie Climatique, de la Couverture et de la Plomberie) m’a permis d’avoir accès aux réflexions de la FFB sur ce sujet et de faire remonter nos problématiques régionales.
©Photo de Stéphane TARGE par Christophe Pouget
Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 19 novembre 2020.