Filant la métaphore en évoquant la confluence du Rhône et de la Saône, Samuel Minot s’est réjoui, à l’occasion de la cérémonie des vœux, de voir converger le Bâtiment et les Travaux Publics par la présence, à ses côtés, des présidents des deux fédérations nationales.
Réélu pour un second mandat lors du conseil d’administration qui précédait, ce 23 janvier, le président de BTP Rhône et Métropole s’est appuyé sur les élections de mars prochain pour insister sur la nécessité d’une plus grande permanence de l’action publique, assortie d’un lissage des opérations. Un message que véhicule déjà le Livre blanc, porté par la fédération, qui a été diffusé auprès des candidats.
Mais au-delà de cette préoccupation de long terme, l’inquiétude immédiate des chefs d’entreprise concerne l’emploi, et au-delà, la formation, l’apprentissage et l’insertion, a indiqué Samuel Minot. Les adhérents peinent à recruter faute de candidats.
D’où l’annonce d’une initiative lancée par la fédération début avril : "Le printemps des métiers du BTP". En plus d’orchestrer une campagne de communication, BTP Rhône et Métropole va organiser sur l’ensemble du département des visites de chantiers et d’entreprises du BTP à l’intention des jeunes.
Autres évènements qui offriront à la profession une incroyable vitrine : l’organisation, à Lyon, de deux finales nationales (2020 et 2022) et une finale internationale (2023) des WORLDSKILLS (Les "JO" des métiers). Samuel Minot a invité les adhérents à s’emparer de cette opportunité et jouer le rôle d’ambassadeurs des savoir-faire et de l’excellence du BTP.
Le président de BTP Rhône et Métropole a conclu en souhaitant à tous « une année sous les plus belles couleurs de la grande famille du BTP : celles de l’enthousiasme, de l’engagement et de la passion ».
« L’investissement local, c’est la solution »
« 2019 a été une année extraordinaire, avec une hausse de l’activité de 12 %... alors que nous avions prévu 5 %. Mais ce fort regain s’est accompagné d’un problème de recrutement. Nous avons alors engagé une campagne de communication pour attirer les jeunes vers nos métiers. Avec succès, puisque le nombre d’apprentis a progressé de 12 % ».
Après ce propos optimiste, le président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) s’est montré plus sombre en déplorant que « nos infrastructures continuent de vieillir à la vitesse V ». « L’Etat abandonne les territoires », constate Bruno Cavagné, pour qui « l’investissement local, c’est la solution ».
« En ces temps électoraux, nous devons porter ce besoin d’investissements sur tous les territoires », a-t-il ajouté avant de prévenir les élus présents que la hausse du Gasoil non routier (GNR), même étalée sur 3 ans, serait répercutée sur les clients.
20 propositions concrètes aux candidats des municipales
Quant au président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), il a commencé par rappeler les mesures "immophobes" contenues dans la loi de finances que la mobilisation de la FFB a permis d’endiguer. Ainsi, le PTZ neuf en zones B2 et C est finalement maintenu, et la prime "Rénovation énergétique" vient se substituer au crédit d’impôt (CITE).
« En revanche, un point noir du texte demeure : la fin de la fiscalité réduite appliquée au GNR dès juillet 2020 », a regretté Jacques Chanut, qualifiant cette disposition de « fausse mesure écologique ».
Puis il a évoqué deux questions « décisives pour l’avenir de la profession ».
D’abord, la gestion des carrières, avec la réforme des retraites (et le retour de la pénibilité) qui va nécessiter d’engager « un travail de fond » avec les ministères concernés.
Ensuite, la politique du logement, avec la volonté d’associer les maires dans une lutte contre la fracture territoriale. En ce sens, la FFB va soumettre 20 propositions concrètes aux candidats.
Avant de souhaiter à chacun « une année fructueuse », Jacques Chanut a annoncé la tenue, à Lyon, en juin, du Congrès national de la FFB.