En 2008, pour la première tranche de travaux d’assainissement qui vise, à terme, à connecter au réseau l’ensemble des habitations du village, la commune de Riverie (Cf. encadré : Riverie, « carte de visite ») avait innové en acceptant que le remblaiement des canalisations implantées sous la chaussée soit pour partie réalisé avec des matériaux recyclés et chaulés (Cf. encadré : L’utilisation de produits chaulés : une technique qui fait ses preuves).
Huit ans plus tard, pour la troisième tranche (Cf. encadré : un chantier d’assainissement) qui boucle l’opération (la deuxième a consisté en l’installation d’une station d’épuration d’une capacité de « 250 équivalents habitants »), Riverie récidive. Mais cette fois, 100 % du remblaiement des canalisations du séparatif est réalisé en matériaux recyclés et traités à la chaux.
« Cette technique répond à nos attentes »
« Nous avons ouvert ce marché aux variantes et à cette solution qui permet l’utilisation de produits recyclés tout en offrant toutes les garanties techniques parce que nous étions en confiance du fait d’une première expérience réussie », explique Isabelle Brouillet, maire de Riverie, précisant : « les travaux réalisés en 2008 par l’entreprise Font TP donnent entière satisfaction dans la durée ».
« Nous avons opté pour les matériaux chaulés parce que cette technique répond à nos attentes en matière de développement durable », ajoute Isabelle Brouillet. « Le choix d’une station d’épuration à lits plantés de roseaux qui permet de rejeter dans la nature des eaux épurées à 99 % participe de cette même volonté politique », renchérit Vincent Guglielmi, adjoint en charge de l’assainissement.
Autre objet de satisfaction pour les élus de Riverie : selon Grégory Pivot, du groupe Nox, maître d’œuvre du projet, cette variante a permis de gagner un peu plus de 1300 € sur l’enveloppe dédiée aux travaux du séparatif (environ 60000€). « Or, aujourd’hui, toutes les économies sont bonnes à prendre ! », commente Isabelle Brouillet.
« Je suis sûr de mon coup ! »
André Font, qui réalise les travaux en cotraitance avec SCIRPE Centre-Est, explique alors l’origine de ce moindre coût : la proximité d’une plateforme de stockage et de valorisation de déchets du BTP, à savoir Remoly, implantée à Saint-Symphorien-sur-Coise, soit à moins de 15 kilomètres du chantier.
« Ainsi, votre commune et nos entreprises, nous sommes des acteurs d’une économie circulaire », constate l’entrepreneur, qui remarque : « En plus, nous présentons un bon bilan carbone, puisque les camions ont peu roulé et ont toujours circulé à plein ». D’où ce commentaire de Vincent Guglielmi :
« Nous sommes en phase avec notre politique : nous cherchons à tout optimiser dans un souci de respect de l’environnement ».
« Ce chantier a pour moi valeur d’exemple », note André Font, qui précise : « Ici, avec du 0.31,5, on atteint le maximum de la hauteur de remblaiement en matériaux chaulés, depuis le lit de pose des canalisations jusqu’à la couche d’enrobé ». Et l’entrepreneur de conclure, en souriant : « Je suis sûr de mon coup ! ».
L’utilisation de produits chaulés : une technique qui fait ses preuves
« Les matériaux recyclés et chaulés présentent des caractéristiques techniques tout à fait adaptées aux travaux de remblaiement : la couche d’enrobé qui va couvrir la tranchée aura la même tenue sur la durée que lorsqu’on utilise des matériaux nobles », explique André Font (Font TP), qui ajoute : « Ça évite de gaspiller la ressource naturelle qu’il vaut mieux réserver aux ouvrages d’art, par exemple ».
« Du reste, tous les chantiers sont contrôlés par des organismes indépendants, le compactage des tranchées notamment », assure Grégory Pivot (groupe Nox).
Un chantier d’assainissement
Le chantier consiste en la mise en séparatif (eaux usées et eaux de pluie), sur 250 mètres, du chemin de l’Arzelier à Riverie, et en la création d’une station d’épuration à lits plantés de roseaux.
Maître d’ouvrage : commune de Riverie
Maître d’œuvre : groupe NOX (Bron)
Entreprises : Font TP (Larajasse) et SCIRPE Centre-Est (Sainte-Foy-lès-Lyon)
Riverie, « carte de visite »
Plus petit village du département du Rhône avec ses 42 hectares, « soit la superficie du Vatican à Rome ou de la place Tian’anmen à Pékin », s’amuse à dire Isabelle Brouillet, maire de la commune, Riverie compte 304 habitants qui occupent près de 150 logements.
Un « mode d’emploi » des graves chaulées
Au printemps 2013, six partenaires (*) publiaient un guide visant à développer l’utilisation de graves valorisées à la chaux sur les chantiers de travaux publics. Ce guide livre aux maîtres d’ouvrage, aux maîtres d’œuvre et aux entreprises un véritable « mode d’emploi » des matériaux chaulés.
Ce guide est librement téléchargeable sur les sites www.btp-rhone.ffbatiment.fr, www.unicem.fr/lunicem/les_unions_regionales/rhone_alpes (rubrique « Nos actualités ») et www.idrrim.com
· Pour toute question : Service Environnement, Frédéric Wolf, T. : 04 72 44 15 15 ; [email protected]
(*) Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Rhône-Alpes (DREAL), Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie Rhône-Alpes (ADEME), Centre d’Etudes Techniques de Lyon, Direction Départementale des Territoires du Rhône, Département du Rhône, Grand Lyon, UNICEM Rhône-Alpes, Fédération BTP Rhône.
Retrouvez cet article p.20 du Journal du BTP en Rhône-Alpes du jeudi 28 janvier 2016
Pour réaliser une nouvelle tranche de son réseau d’assainissement, la commune de Riverie a ouvert son marché à une variante permettant l’usage de matériaux recyclés et chaulés. Une solution, déjà testée avec succès en 2008, qui va dans le sens du développement durable, qui présente un bon bilan carbone et a même permis de réduire un peu la facture.