Le logement neuf
Le retournement des ventes de logements neufs se confirme depuis le début 2018. De fait, en glissement annuel, le recul s'établit à 5,1 % au premier trimestre 2018 du côté des promoteurs et à 14,3 % sur cinq mois à fin mai 2018 du côté des constructeurs de maisons individuelles. Ces mouvements s'expliquent, en grande partie, par la dégradation de l'environnement institutionnel (révision du PTZ, du Pinel et du modèle HLM). Ainsi, le rabotage du PTZ en zones B2 et C se traduit par un recul du nombre de prêts deux fois plus rapide sur ce périmètre que pour les zones A et B1, en glissement annuel sur le premier trimestre 2018. Les conséquences de ces choix commencent à se lire sur les permis, en retrait de 1,8 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018, mais encore davantage sur les trois derniers mois (- 5,6 %), compte tenu d'un très net décrochage de l'individuel (-11,7 %). Du côté des mises en chantier, la baisse constatée de 4,3 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018 s'explique en partie par les intempéries de ces derniers mois.
Le non résidentiel neuf
A contrario, moins sensible à l'environnement institutionnel, le non résidentiel neuf hors locaux agricoles poursuit sa belle dynamique avec des surfaces autorisées et commencées respectivement en hausse de 7,5 % et 13,3 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018. Tous les segments du non résidentiel contribuent d'ailleurs à l'embellie, hormis les commerces qui voient leurs surfaces de permis chuter lourdement de 11,1 % sur la même période.
L'amélioration-entretien
Quant à l'amélioration-entretien, hors effet prix, le marché s'inscrit en petite hausse de 0,9 % entre les premiers trimestres 2017 et 2018, solde d'une progression plus nette du logement (+1,7 %) et d'une baisse du non résidentiel (-1,1 %).
L'emploi
L'emploi dans le bâtiment a poursuivi la tendance de 2017, avec la création de 30 000 postes, se répartissant entre 20 600 salariés et 9 400 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein, au premier trimestre 2018 par rapport au même trimestre de 2017. Les perspectives pour les prochains mois restent bien orientées.
Les prix bâtiment
Enfin, la petite hausse de 1,1 % des prix bâtiment en glissement annuel au premier trimestre 2018 ne suffit pas à compenser la progression plus rapide des coûts qui s'affiche à 2,3 %. En conséquence, les trésoreries restent tendues, d'autant plus que le besoin en fonds de roulement augmente avec le dynamisme de l'activité, et les marges s'érodent à nouveau.
Lire l'intervention de Jacques Chanut