Le logement neuf continue de décrocher : en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, les permis et les ouvertures de chantier reculent respectivement de 6,9 % et 4,9 %. Toutefois, sur les trois derniers mois, le repli des permis s’atténue, en lien avec la quasi-stabilisation des ventes de logements neufs constatée depuis la fin 2018. Cette inflexion doit beaucoup à l’élargissement aussi net qu’inattendu du marché du crédit, évolution dont la pérennité reste à confirmer compte tenu des prises de position récentes de l'Autorité bancaire européenne sur la poursuite de la transposition des accords de Bâle 3.
Quant au non résidentiel neuf, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées et commencées s’affichent respectivement à +14,0 % et -0,4 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, portées par le seul segment des bâtiments industriels.
Enfin, l’amélioration-entretien affiche une baisse de son volume d’activité de 2,1 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2019, mais les perspectives ressortent mieux orientées pour le deuxième trimestre.
Au global, après un premier trimestre un peu décevant, l’activité prévue dans le bâtiment s’améliore et les carnets de commandes des entreprises ressortent toujours garnis, à 7,8 mois chez les plus de dix salariés et 4,8 mois chez les artisans.
L’emploi bénéficie de cette dynamique, avec près de 33 000 postes créés en glissement annuel au premier trimestre 2019, dont plus de 29 000 salariés, malgré des difficultés de recrutement dont l’intensité se renforce dans le secteur.
Reste que les coûts progressent toujours plus rapidement que les prix, soit respectivement +2,4 % et +2,2 % en glissement annuel au premier trimestre 2019, donc que les marges se détériorent pour le quatrième trimestre consécutif. Or, les annonces du gouvernement concernant la suppression de l’accès au gasoil non routier (GNR) (70 M€ dans le bâtiment) et la fin de la Déduction forfaitaire spécifique (DFS) sur les charges sociales (950 M€ dans le BTP) se traduiront mécaniquement par de nouveaux surcoûts, dont il n’est pas acquis qu’ils puissent être récpercutés au client final. Ces projets risquent simplement d’envoyer des entreprises à la casse !