Le premier aspect, c’est le gouvernement qui, jusqu’à présent est resté sourd à la problématique du logement en particulier, et de la filière construction en général. La FFB n’a pas attendu pour publier immédiatement ses 10 propositions en direction des candidats députés. Quant à Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, il a fait son mea culpa et a reconnu ne pas avoir suffisamment traité le sujet. La fameuse « bombe sociale » a commencé à résonner dans cette campagne électorale au point que le logement reprend soudainement une place dans quasiment tous les programmes de gouvernement. Saisissons cette chance de replacer le logement au centre du débat public.
Le deuxième aspect, c’est le marché qui finit toujours par imposer une forme de rationalité : la realpolitik finit toujours par triompher des promesses parfois inconsidérées ou des excès programmatiques. L’Europe, si décriée, peut aussi, dans cette situation, contenir par ses règles budgétaires les velléités les plus excessives. Surtout, gardons à l’esprit que l’ensemble du corps social aspire toujours à retrouver une forme d’équilibre, pour peu qu’il ait le sentiment d’être considéré et écouté. Une étape fondamentale et incontournable. Nous en savons quelque chose dans le bâtiment où nous avons dû batailler dur pour obtenir le retour de quelques mesures de bons sens !
Le troisième aspect est macro-économique : la banque centrale européenne a commencé en juin à assouplir son taux directeur. Avec l’inflation qui diminue, les conditions favorables à un léger redémarrage de la croissance de la zone euro sont certes fragiles mais bien présentes, même si l’attentisme et la prudence des investisseurs demeurent la réalité du moment.
Evidemment, il convient de sortir de cette période de flottement et de redessiner une trajectoire économique et sociale réaliste et partagée. En dehors de tout esprit partisan, notre fédération, pour la part importante qui est la sienne, à l’échelle de son territoire régional, mais aussi à l’échelle de son réseau, est prête à livrer les éléments factuels d’analyse et éclairer le débat sur la base d’arguments économiques objectifs.
À l’heure où les mots de coalition ou d’alliance, n’ont sans doute jamais été autant prononcés, pourquoi faudrait-il que les forces politiques nationales soient les seules à ne pas réussir à bâtir cette culture du consensus, qui prévaut chez l’immense majorité des autres acteurs sociaux ?
A l’image de nos entreprises, qui doivent partager un projet collectif, porteur de sens et de valeurs pour, tout à la fois engager les salariés et satisfaire les maîtres d’ouvrage ;
À l’image de nos Fédérations professionnelles et de ses grandes filières, béton, bois, acier, qui ont su trouver les compromis nécessaires pour bâtir la RE 2020 ;
A l’image de l’Alliance pour le logement, qui réunit les acteurs du secteur, aux préoccupations souvent divergentes, mais qui se rassemblent au-delà de leurs intérêts particuliers pour défendre une cause supérieure et sauvegarder l’avenir d’une filière."
Samuel Minot, président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes