Yannick Hervé préside l’Union des Métiers du Plâtre et de l’Isolation de la FFB (UMPI-FFB) depuis 2021. Fin mars, l’UMPI était à Rennes pour faire un point sur l’actualité du métier, avec une cinquantaine de professionnels plaquistes, plafistes et isolateurs.
Après avoir échangé sur le contexte économique qui marque quelques frémissements à la hausse, les professionnels ont parlé technique : normes du métier, notamment le (DTU pour les combles aménagés) ; formation ; nouvel équipement spécial plaquistes pour travailler en hauteur et en sécurité ; mise en œuvre particulière pour les produits biosourcés…
3 questions à Yannick Hervé
Comment se portent les marchés de l’isolation et des cloisons/plafonds ?
L'isolation est un marché porteur car la réglementation environnementale nous pousse vers à améliorer l’isolation thermique des bâtiments, avec l'utilisation et la mise en œuvre de nouveaux produits biosourcés, qui nécessitent des modes opératoires bien précis.
L'UMPI-FFB réalise une veille technique pour la relayer auprès des entreprises : c'est notre rôle d'informer les professionnels sur ces nouveautés qui peuvent mettre du temps à être intégrées par les entreprises, mais aussi par la maîtrise d'ouvrage. Il nous arrive régulièrement de constater qu'il y a des erreurs de prescription dans les CCTP, ce qui peut être source de sinistre plus tard.
Pour le marché des cloisons sèches et plafonds, on manque un peu de visibilité, liée au fait que le marché de la construction de logements neufs privés est au ralenti. Cependant, on sent un frémissement vers la reprise du neuf, du fait de la baisse des taux bancaires, du rétablissement du prêt à taux zéro (PTZ) et de la mise en place du dispositif favorisant les donations aux enfants pour l'achat d’un logement neuf.
C’est quoi l’actualité dans vos métiers ?
Tout d’abord, nous travaillons à la refonte du DTU 25-42 qui concerne les doublages collés ainsi que celui du DTU 24-41 concernant les cloisons de plaques de plâtre dans lesquelles on souhaite intégrer les matériaux biosourcés.
Par ailleurs, l'offre de formation dans nos métiers va évoluer, car nous passons d'un titre professionnel à un diplôme de plaquiste spécialisé niveau IV (bac professionnel). C’est une bonne nouvelle pour rendre nos métiers plus attractifs avec un vrai diplôme.
L'autre actualité est une innovation en matière de sécurité : nous travaillons depuis 2 ans sur la création d‘un équipement pour faciliter le travail des compagnons sur chantier : une plateforme sécurisée adaptée au travail en hauteur pour les plaquistes et les plafistes. On s'est inspiré de ce qui existe dans la grande distribution pour les mises en rayons et on s'est rapproché de fabricants de matériaux pour élaborer cet équipement. En pratique, ce sera une plateforme légère (moins de 15 kg), avec un anneau de grutage, qui permettra de travailler jusqu'à 3m20 de hauteur avec une charge sur plateau allant jusqu'à 150 kilos. Ce projet passe prochainement en commission BNTEC et s'il est accepté, il permettra à tous les professionnels de s'équiper. C'est un bel exemple de ce qu'une Union de métiers au sein de la FFB peut apporter à toutes les entreprises du secteur pour améliorer la sécurité et faciliter le travail de nos ouvriers.
Avez-vous de nouveaux projets ?
En tant que président de l'UMPI- FFB, j'aimerais qu'on puisse travailler ensuite sur l'utilisation des protections sonores au travail pour nos salariés. Notamment dans les PME ou ce type d'équipements de protection individuelle n'est pas encore suffisamment utilisé. Idéalement, il faudrait qu'on trouve les équipements adaptés avec les fournisseurs qui vont bien, pour arriver à proposer des prix négociés aux entreprises.
