Un homme rare
Certaines des personnes que nous avons interrogées le connaissaient depuis plusieurs années et certaines même depuis plusieurs décennies, et pour chacun, Gérard Centenero représentait des valeurs humaines uniques, un franc parler, une disponibilité et une gentillesse à toute épreuve, un charisme rayonnant mais jamais étouffant. Il était un infatigable bosseur, un entrepreneur né, engagé depuis toujours dans le syndicalisme dans "son" organisation professionnelle, la FFB, ainsi que dans de nombreux autres organismes. “Un homme pressé mais qui savait se poser quand il fallait écouter” nous dira Jean-Michel Vivancos et d’ajouter “il fait partie de ces hommes qu’on est heureux d’avoir croisés dans notre vie”. Alain Leroux, que Gérard Centenero fera entrer au Conseil d’Administration de la FBTP et qu’il convaincra en 2014 de prendre sa suite, se souvient pour sa part de “sa fidélité, son honnêteté, et puis c’était quelqu'un de fraternel. On pouvait s’appuyer sur lui. Il avait cette parole, franche et solide. Et puis aussi un petit caractère, parfois un peu têtu, comme moi. Il me disait, un breton et un ariégeois, ça va faire des étincelles”. C’est Gérard encore qui, au début des années 2000, donnera l’envie à Fabrice Rauzy, l’actuel secrétaire de la FBTP, de cheminer avec lui “j’ai su très vite que j’allais m’engager à ses côtés. Et puis il est devenu comme un mentor. Nous nous retrouvions les dimanches matins dans son bureau, entre 10h30 et midi. On discutait de tout. Ces moments vont me manquer, ils étaient précieux”.
Fédérer, faire confiance, avancer toujours
Lors de ses mandats de Président de la FBTP de l’Ariège entre 2005 et 2014, Gérard Centenero a impulsé une dynamique nouvelle. "Il a relancé la Fédération. Il a ouvert. Il a rassemblé, les jeunes, les moins jeunes. Avec Lydie son épouse, ils ont encouragé les femmes à briguer des postes importants. Avec lui, nous n’étions jamais mises de côté. Il croyait à l’égalité”, explique Sabine Reverdy, Présidente du groupe femmes de la FBTP 09. “C’est un monsieur qui regardait les jeunes avec une profonde estime et une grande volonté de les accompagner” complète Jean-Michel Vivancos. “J’ai découvert Gérard Centenero il y a un plus de 10 ans. Il m’a alors spontanément accordé toute sa confiance en me remettant les clés de la Fédération, alors que j’étais encore jeune. Gérard était comme ça, il croyait en la jeunesse et il donnait par principe sa confiance” ajoute Aurélie Manceau, la Secrétaire Générale de la FBTP 09, “la Fédération lui doit énormément. Elle est ce qu’elle est aujourd’hui grâce à lui”.
La lignée Centenero
Indéniablement il y a, et il y aura toujours, un héritage Centenero, une voie tracée et qu’il incarnait. Et même si le temps à manqué à Olivier Bry, l’actuel Président de la Fédération ariégeoise, pour échanger plus avec l’ancien Président, il reconnaît la filiation “je sais que j’ai hérité de ce qu’il a mis en place. Il avait installé de grands événements, pour promouvoir la jeunesse, les métiers. Je me retrouve dans ce qu’il avait initié”.
Alain Leroux se rappelle d’ailleurs ces grands rassemblements “il avait organisé un forum des métiers en parallèle de la foire de Pamiers, sur 3 ou 4 jours. Et pendant ce forum, nous proposions aux visiteurs, mais aussi aux jeunes qui venaient avec leur classe, de participer à des ateliers. De nombreux métiers étaient représentés et chaque atelier était animé et vivant. Il était la cheville ouvrière de tout ça. Moi, j’étais encore simple adhérent mais je m’étais impliqué dans cet événement et j’avais beaucoup apprécié notre collaboration. Ces forums étaient aussi l’occasion de se retrouver tous, autour de cette passion de la construction qui nous animait, c’était fort ça”.
Un homme de cœur
… une belle personne. Gérard Centenero faisait l’unanimité auprès de ceux qui l’ont côtoyé. “Il s’arrangeait toujours pour vous faciliter la vie. Je pense qu’il faisait passer nos problématiques avant les siennes” confie Sabine Reverdy. "Sa vision va me manquer, ses conseils, et puis son allant” ajoute Alain Leroux. “Il était très avenant, il attirait les gens vers lui” complète Jean-Marc Franch, entré administrateur de la FBTP ariégeoise en 2010 “je lui dois beaucoup. Son professionnalisme et son sourire vont me manquer”. Amis, collaborateurs sur de nombreux chantiers, Gérard et Jean-Luc Guillem, l’actuel trésorier de la Fédération s’appréciaient depuis 20 ans, “je ne me rappelle plus où nous nous sommes rencontrés mais je me rappelle que le courant est passé tout de suite. On s’est observés. On a appris à se connaître. Il est devenu comme un frère. Gérard savait dire les choses, dans le bon ton, avec les bons termes et toujours pour vous faire avancer. Ça va nous manquer, ça va me manquer”.
Toutes nos pensées se portent vers Lydie, son épouse et partenaire depuis toujours, ses deux filles Marjorie et Sophie, et ses deux petits-fils Elliot et Arthur. La Fédération leur témoigne son plus grand soutien, ainsi qu’à l’ensemble de sa famille et de ses collaborateurs.