Quelles sont les activités couvertes par la chambre « Recyclage » ?
Elle regroupe toutes les entreprises qui traitent du déchet, une trentaine d'adhérents, de la PME de trois personnes aux grands groupes nationaux. Des déchets inertes et des déchets non dangereux. Les déchets inertes sont les produits de démolition des bâtiments, les bétons, les terres excavées, les terres de terrassement... Nous traitons ces déchets sur des plateformes de recyclage qui fabriquent du granulat, les parties non recyclables sont enfouies en station de stockage ou en carrière. Cela représente en gros 1,8 million de tonnes pour le Rhône.
Et pour la partie déchets non dangereux ?
Nous avons des services de bennes sur les chantiers à la différence de la partie inerte où on nous livre les déchets sur nos plateformes. Nous récupérons le plâtre, le bois, le carton, les gros volumes de plastique, destination nos centres de tri avant de les réorienter et les valoriser vers les filières agréées.
Une fois traités, vous faites quoi de ces déchets ?
Ce qui est recyclable repart dans la construction ce qui est notamment le cas des bétons et des déchets d'enrobés. Avec les enrobés par exemple, on peut incorporer 30 à 40% des granulats recyclés dans l'enrobé neuf. Dans le béton, on peut incorporer jusqu’à 10 à 15% de granulats recyclés. La partie déchets non dangereux représente environ 500 000 tonnes.
Vous êtes la seule chambre départementale française elle s'appelait « recyclage » vous savez pourquoi ?
Dès l'origine il y a une trentaine d'années environ les entreprises de travaux publics ont éprouvé le besoin de se fédérer autour de l'introduction des matériaux recyclés dans la construction. C'est la chambre départementale du Rhône qui a édité par exemple le premier guide d'utilisation des matériaux recyclés en voirie urbaine. Et nous sommes encore un département qui recycle le plus ses déchets.
Quels sont vos donneurs d'ordre ?
Ce sont les entreprises privées, nous n'avons pas de marché direct avec les collectivités, excepté certains d'entre nous qui travaillent avec la Métropole, pour réceptionner les déchets des déchetteries par exemple.
Comment vos adhérents ont vécu le temps du confinement ?
Globalement tout le monde a arrêté assez rapidement, une petite partie a repris tout aussi rapidement, le gros de la troupe reprenant très progressivement. Début mai 80% des adhérent avaient repris. Nous avons utilisé le chômage partiel, mis du personnel en congés, notamment les 15 premiers jours.
Comment voyez-vous l'avenir pour vous adhérents et vous-même ?
Aujourd'hui l'activité TP a repris à 100%, nous avons fait de très bons mois de juin et de juillet, en revanche notre inquiétude est pour la fin de l'année et l'année prochaine. Comme tout le monde. Notamment parce qu'il y a très peu d'appels d'offres émis par les donneurs d’ordre publics. S’il n'y a pas d'appel d'offres, il n'y aura pas de chantier dans 3-4 mois, un retard a été pris et je crains que cela nous touche.
Avez-vous été victime du temps électoral ?
De toute façon nous avions prévu une année difficile au niveau des travaux publics. Le virage écologique, ce sera sans doute moins de travaux routiers, plutôt de l'embellissement, moins de gros travaux... En revanche, je pense qu'ils auront des exigences sur le recyclage notamment, sur la réutilisation des matériaux. C'est donc à double lame si je peux dire, moins de travaux d'un côté, et plus d'attention au recyclage de l’autre. Nous sommes d’ailleurs dans un courant d’idées aujourd’hui, notamment auprès des maitres d’ouvrage, qui nous est de plus en plus favorable.
Quel a été votre job en tant que président de chambre pendant cette crise ?
Garder le contact avec nos adhérents, essayez d'organiser des réunions en visioconférence, prendre des nouvelles de tout le monde... Mais c'est surtout la fédération qui a fait le travail avec ses permanents.
Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 29 octobre 2020.