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- Conjoncture bâtiment
Tendances récentes du bâtiment - Avril 2024
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Note de lecture :
Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.
Le contexte général
Au quatrième trimestre 2023, le PIB en volume progresse à peine, de 0,1 %. Seul le commerce extérieur contribue positivement à la croissance alors que les dépenses de consommation restent atones et que l’investissement total diminue de 0,9 % du fait du repli des composantes entreprises (-0,9 %) et ménages (-1,4 %), cette dernière étant composée à plus de 80 % de dépenses en logement neuf et en gros entretien. A noter que, sous l'effet d'un rebond de la consommation des ménages, le PIB est espéré en légère hausse sur le premier semestre 2024 (+0,3%).
Par ailleurs, l’inflation continue de ralentir, à 2,3 % en mars 2024 sur un an. Les taux des crédits immobiliers aux particuliers s’érodent de 13 points de base pour atteindre 4,07 % en moyenne sur janvier et février 2024, hors frais et assurances. Malgré cette petite amélioration, la production de crédits immobiliers dans le neuf s’effondre de 38,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2024.
Les marchés du bâtiment
En glissement annuel sur trois mois à fin février 2024, le rythme d’effondrement des mises en chantier se maintient globalement, à -23,9 %. Celui des permis ralentit nettement, à -6,2 %, grâce à un effet de base post-RE2020 dans le collectif (+1,2 %). À l’amont de la filière, les ventes chutent de 40,1 % sur la même période dans l’individuel diffus et de 33,5 % entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 chez les promoteurs pour celles à destination des particuliers. En revanche, les ventes en bloc progressent de 13,2 %.
Dans le non résidentiel neuf, en glissement annuel sur trois mois à fin février 2024, les surfaces commencées diminuent de 10,4 %. Tous les segments participent au mouvement d’ensemble. Les surfaces autorisées, quant à elles, chutent de 6,4 %. Seuls les bâtiments administratifs rebondissent à +9,6 %, sans doute en lien avec la position favorable dans le cycle électoral municipal. Les autres segments s’affichent entre -5,8 % pour les commerces et -16,7 % pour les bureaux.
L’activité en amélioration-entretien restait bien orientée au quatrième trimestre 2023, mais ralentissait à +2,6 % en volume sur un an alors qu’elle accélérait de manière continue depuis le printemps 2023. Le ralentissement ressort plus net dans la rénovation énergétique à +2,2 %, après +4,0 % au trimestre précédent. Il est à peu près certain que le tassement s'est accentué depuis, compte tenu de l'effondrement constaté de MaPrimeRénov' suite à la réforme prématurée de l'aide.
Globalement, le recul de la production bâtiment s’amplifie, à -2,6 % au quatrième trimestre 2023 sur un an et s'est probablement à nouveau renforcé sur le début 2024. L’activité bénéficiera toutefois dans les prochains mois de carnets de commandes encore à bon niveau, aux environs de 6,9 mois en moyenne à fin mars 2024. Cela permettra d’éviter un décrochage brutal, mais pas l’entrée dans la crise en 2024.
L’appareil de production
En glissement annuel au quatrième trimestre 2023, le repli de l’emploi salarié (-0,7 %) s’amplifie, tout comme celui de l’intérim (-3,8 %) en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Au total, on dénombre 13 300 postes détruits sur cette période résultant d’une baisse de 9 200 salariés cumulée à celle de 4 100 intérimaires ETP. L’impact de la crise du neuf se fait donc davantage ressentir sur l’emploi dans le bâtiment. D’ailleurs, les perspectives en termes d’emploi salarié continuent de se tasser chez les entreprises de plus de dix salariés. De plus, il est à craindre que le choc sur la rénovation énergétique du début 2024 mette à mal l'emploi dans les plus petites entreprises.
En outre, en glissement annuel sur trois mois à fin février 2024, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction reculent de 4,8 %. Quant aux défaillances, elles poursuivent leur envolée à +34,4 % et dépassent même de 39,0 % leur niveau d'avant crise sanitaire (décembre 2019 à février 2020).
Par ailleurs, on relève une quasi-stabilisation du taux de marge opérationnelle (corrigé de la rémunération du travail des chefs d’entreprise non salariés) dans la construction au quatrième trimestre 2023, à 22,4 %. Il se maintient clairement en-deçà de celui relevé au quatrième trimestre 2019 (26,7 %), avant le déclenchement de la crise sanitaire. Toujours sur le quatrième trimestre 2023, les prix bâtiment ont progressé de 4,2 % en glissement annuel, versus 2,3 % pour les coûts. Enfin, les trésoreries des structures de plus de dix salariés s’améliorent légèrement pour s’afficher un peu au-dessus de leur moyenne de longue période.
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