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- Conjoncture bâtiment
Tendances récentes du bâtiment - Mars 2024
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Note de lecture :
Plus l’aiguille se situe dans le rouge, plus l’indicateur connaît une situation défavorable par rapport à sa moyenne de long terme ; à l’opposé, plus l’aiguille se situe dans le vert, plus la situation ressort favorable.
Le contexte général
Au quatrième trimestre 2023, le PIB en volume progresse à peine, de 0,1 %. Seul le commerce extérieur contribue positivement à la croissance alors que les dépenses de consommation restent atones et que l’investissement total diminue de 0,9 % du fait du repli des composantes entreprises (-0,9 %) et ménages (-1,4 %), cette dernière étant composée à plus de 80 % de dépenses en logement neuf et en gros entretien. Par ailleurs, le taux de chômage reste stable à 7,5 % et le taux d'épargne des ménages remonte un peu de 0,6 point de pourcentage pour s'établir à 17,9 %.
L’inflation continue de ralentir, à 2,9 % en février 2024 sur un an. Les taux des crédits immobiliers aux particuliers s’érodent de 13 points de base pour atteindre 4,07 % en moyenne en janvier et février 2024, hors frais et assurances. Malgré cette petite amélioration, la production de crédits immobiliers dans le neuf s’effondre de 38,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2024.
Les marchés du bâtiment
La situation du logement neuf reste très dégradée. En glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2024, les mises en chantier s’effondrent de 23,3 %. Sur la même période, la baisse des permis se tasse nettement à -2,1 % mais cela tient à un pur effet base, pré-RE2020, sur le collectif. À l’amont de la filière, les ventes chutent de 44,1 % dans l’individuel diffus en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2024 et de 33,5 % entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023 dans la promotion immobilière pour les ventes à particuliers. En revanche, les ventes en bloc progressent de 13,2 %.
Dans le non résidentiel neuf, en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2024, les surfaces commencées abandonnent 11,2 %. Seule la commande publique progresse, à +10,3 %. Les surfaces autorisées reculent un peu plus fortement de 14,7 % et tous les segments s’affichent en négatif y compris la commande publique (-6,8 %) augurant des difficultés à venir sur ce segment malgré un positionnement favorable dans le cycle électoral municipal.
L’activité en amélioration-entretien reste bien orientée au quatrième trimestre 2023, mais ralentit à +2,6 % en volume sur un an alors qu’elle accélérait de manière continue depuis le printemps. Le ralentissement ressort plus net dans la rénovation énergétique à +2,2 %, après +4,0 % au trimestre précédent.
Globalement, le recul de la production bâtiment s’amplifie, à -2,6 % au quatrième trimestre 2023 sur un an. Elle bénéficiera toutefois dans les prochains mois de carnets de commandes encore à bon niveau, aux environs de 7 mois en moyenne à fin février 2024. Cela permettra d’éviter un décrochage brutal, mais pas l’entrée dans la crise en 2024.
L’appareil de production
En glissement annuel au quatrième trimestre 2023, le repli de l’emploi salarié (-0,7 %) s’amplifie, tout comme celui de l’intérim (-3,8 %) en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Au total, on dénombre 13 300 postes détruits sur cette période résultant d’une baisse de 9 200 salariés cumulée à celle de 4 100 intérimaires ETP. L’impact de la crise du neuf se fait donc davantage ressentir sur l’emploi dans le bâtiment. D’ailleurs, les perspectives en termes d’emploi salarié continuent de se tasser chez les entreprises de plus de dix salariés.
En outre, en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2024, hors micro-entrepreneurs, les créations d’entreprises dans la construction reculent de 8,3 %. Quant aux défaillances, elles s’envolent à +35,6 % et même de 26,7 % par rapport à leur niveau d'avant crise sanitaire (novembre 2019 à janvier 2020).
Par ailleurs, on relève une quasi-stabilisation du taux de marge opérationnelle (corrigé de la rémunération du travail des chefs d’entreprise non salariés) dans la construction au quatrième trimestre 2023, à 22,4 %. Il se maintient clairement en-deçà de celui relevé au quatrième trimestre 2019 (26,7 %), avant le déclenchement de la crise sanitaire. Toujours sur le quatrième trimestre 2023, les trésoreries des structures de plus de dix salariés s’améliorent légèrement pour s’afficher un peu au-dessus de leur moyenne de longue période.
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