Monsieur le Président de la République,
Le Conseil national de la refondation dédié au logement, qui devait présenter ses conclusions le 9 mai dernier, a été reporté
sans qu’une nouvelle date soit fixée. Pourtant, nous lisons qu’une autre « conférence des parties » pourrait être organisée !
L’heure n’est plus aux constats, aux atermoiements ni aux hésitations. Quand l’État prendra-t-il la véritable mesure du
risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du « pouvoir d’habiter » à laquelle font face nos
concitoyens ?
Faut-il rappeler que le logement constitue un bien essentiel et entre en résonance avec tous les sujets du quotidien :
pouvoir d’achat, qualité de vie et santé, emploi, dynamisme des territoires ? Il n’y aura d’ailleurs pas de plein-emploi si la
mobilité des salariés est entravée par l’impossibilité de se loger.
Faut-il encore rappeler que le logement constitue un formidable moteur de notre économie et que, sans décisions
puissantes et rapides, son arrêt entraînera dans les prochains mois la destruction de plus de 150 000 emplois, mais
également un manque criant et évident de logements ainsi que l’aggravation des conditions de vie des Français du fait
d’une pénurie d’offre accessible ? Ce déficit concernera aussi la construction de logements sociaux, dont 54 % sont réalisés
par les promoteurs immobiliers.
Faut-il rappeler que l’industrie immobilière est totalement engagée dans la transition écologique, avec l’application
de la réglementation environnementale 2020 dans le neuf, sans doute la plus exigeante au monde, l’engagement clair
vers la sobriété foncière, avec son volet recyclage des sols déjà artificialisés, ou encore la lutte contre l’obsolescence des
bâtiments par leur transformation d’usage ?
En matière de rénovation énergétique, faut-il enfin rappeler que les moyens doivent être à la hauteur des enjeux
et des ressources des ménages ? À défaut, il faudra se résoudre à assouplir le calendrier de la loi climat et résilience,
notamment pour le rendre compatible avec les contraintes de la copropriété, sous peine de voir le parc locatif privé subir
de lourdes pertes.
Un électrochoc est indispensable : des mesures applicables immédiatement et puissantes sont nécessaires pour éviter
que cette crise ne s’accentue encore.
Monsieur le Président de la République, votre gouvernement connaît les propositions des professionnels que nous
représentons pour répondre à la demande toujours forte des ménages et leur redonner du pouvoir d’achat immobilier.
Il sait quels leviers actionner, notamment en soutien aux collectivités, pour relancer l’offre de logements et, au-delà d’un
financement public lié à l’urgence, nous avons besoin de solutions bancaires.
Alors, l’investissement immobilier est-il un enfer ou un paradis ? Nous répondons « satisfaction des besoins des Français,
en accession et en location, et recettes fiscales nettes pour l’État ».
Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l’expression d’une volonté présidentielle claire
et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés
aux enjeux.