Si le manque de trésorerie est ponctuel, la banque peut le financer par une facilité de caisse. Dans le cas où le besoin de l’entreprise est récurrent, la banque propose des financements spécifiques comme l’escompte de traites ou le découvert autorisé. Toutefois, il y a également d’autres solutions de financement de besoin de trésorerie comme l’affacturage ou la loi Dailly.
Chaque solution a ses propres avantages et inconvénients, et il convient de les étudier en fonction de votre situation financière et de vos besoins spécifiques.
Demander un financement bancaire à un établissement de crédit
Pour répondre au besoin de trésorerie, vous pouvez vous tourner vers un établissement prêteur afin d’obtenir un crédit de fonctionnement ou de trésorerie adapté. Il s’agit des financements suivants :
- la facilité de caisse : l’établissement de crédit accepte de mettre en place une ligne de crédit renouvelable pour répondre à un besoin passager de financement. La facilité de caisse permet à l’entreprise de gérer ses dépenses courantes (charges, factures des fournisseurs…) en cas de décalage d’un règlement client, par exemple. Elle ne peut être accordée que pour une durée ponctuelle. En général, elle est de quelques jours (15 jours au maximum) par mois. Un plafond est fixé par la banque, se basant sur les besoins d’exploitation de l’entreprise. En contrepartie, l’entreprise paye des agios calculés sur le montant avancé et la durée de l’avance ;
- le découvert autorisé : l’établissement de crédit peut conclure avec l’entreprise une convention de découvert dans laquelle elle autorise l’entreprise à être à découvert pour un montant maximal déterminé. Elle est généralement signée pour un an. Elle convient pour un besoin ponctuel, mais récurrent. Tout comme la facilité de caisse, le découvert bancaire engendre aussi des frais : des agios et des taux de découvert variables selon les établissements ;
- le prêt bancaire : si le crédit de fonctionnement ne suffit pas, l’entreprise peut également recourir à l’emprunt bancaire. L’entreprise qui souhaite faire une demande de prêt doit constituer un dossier contenant un certain nombre de documents présentant sa situation. Sur la base du dossier présenté, l’établissement de crédit peut proposer ou refuser une offre de financement à l’entreprise. Avant de se lancer, il importe de comparer les modalités d’emprunt auprès de différents établissements de crédit pour trouver celles qui conviennent le mieux à la situation. Il faut notamment comparer les taux d’intérêt, les frais de dossier et d’assurance ou encore la durée de remboursement. Lorsqu’une entreprise emprunte de l’argent auprès d’un établissement de crédit, il lui est généralement demandé de donner des garanties (caution, nantissement, assurance-vie, par exemple).
À noter : Un établissement de crédit n’a pas l’obligation d’accorder une demande de financement. En revanche, en cas de refus, il doit en préciser les motifs. En cas de désaccord ou d’absence de réponse dans un délai de 15 jours ouvrés à partir du moment où le dossier est complet, il est possible de saisir le médiateur du crédit.
Conclure une convention d’escompte avec un établissement de crédit
Avec une convention d’escompte, l’entreprise peut obtenir le paiement immédiat de certaines créances qui ne sont pas encore arrivées à échéance. Cela ne concerne que des créances dont le débiteur est un professionnel. L’établissement bancaire devient propriétaire des créances qu’il escompte. C’est ensuite à lui de demander le paiement de la facture au débiteur (tiré accepteur) une fois que les créances arrivent à échéance.
En contrepartie de cette « avance », l’établissement conserve un pourcentage du montant dû, qui correspond à sa rémunération. Le coût de l’escompte varie en fonction des établissements de crédit.
À noter : Lorsque des effets de commerce sont escomptés, ils deviennent la propriété de l’établissement de crédit. C’est à lui de récupérer le montant des effets de commerce auprès du créancier. L’établissement de crédit peut demander à l’entreprise de donner des garanties pour se protéger en cas de défaut de paiement du débiteur. Si ce dernier ne paye pas les effets de commerce (par exemple, liquidation du client qui a accepté la lettre de change), c’est à l’entreprise qui a réalisé l’escompte de payer le montant de l’effet de commerce escompté à la banque. L’établissement de crédit va alors débiter le compte de l’entreprise et lui rendre l’effet de commerce pour qu’elle puisse poursuivre son client si elle le souhaite.
L’affacturage
En optant pour l’affacturage, l’entreprise cède ses créances commerciales à une société de factoring ou factor. Les deux parties sont alors liées par ce qu’on appelle un contrat d’affacturage. Le recouvrement de la facture revient au factor, parce qu’il a acheté les créances.
À noter : En guise de rémunération, le factor diminue le montant payé de la facture, de frais (commission de financement, d’affacturage) et d’une éventuelle retenue de garantie.
La loi Dailly
Cette technique de financement permet à toute entreprise de mobiliser la partie de son poste client sans qu’il soit représenté par des effets de commerce. Ainsi, l’entreprise peut bénéficier de crédit en contrepartie de la production de factures représentatives de créances sur ses clients (secteur public, parapublic…). D’abord, l’entreprise et la banque signent une convention définissant les modalités de la procédure (mobilisation, utilisation, recouvrement de créances…). Ensuite, l’entreprise remet à la banque un « bordereau de cession » reprenant une partie ou la totalité des créances professionnelles. La banque crédite le compte de l’entreprise, et prélève ses agios en fin de trimestre.
À noter : En cas de défaillance du débiteur, l’entreprise qui a bénéficié du financement Dailly va devoir opérer le recouvrement auprès de son ou ses clients défaillants pour combler l’exécution de la garantie qu’elle a dû consentir.