Résilience de l'entreprise : savoir s'adapter et rebondir
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Comment l’entreprise peut-elle agir ?
Au niveau de l’entreprise, nous pouvons distinguer plusieurs natures de résilience : organisationnelle, collective et individuelle.
La première renvoie à la préparation de l’entreprise (plan de continuité d’activité [PCA], plan de gestion de crise…) et à sa capitalisation de l’expérience (ne pas reproduire les erreurs passées).
La résilience collective est la manière dont les équipes vont ensemble surmonter les épreuves, mais aussi se développer à travers des exercices opérationnels.
La dernière est tout simplement la manière dont nous allons appréhender la crise et l’humilité avec laquelle nous en ressortons.
Il n’existe pas de solution clés en main. Mais il est possible de s’appuyer sur quelques traits communs aux entreprises qui illustrent le mieux la notion de résilience.
Les entreprises les plus résilientes ont su, avant la crise, transformer leur organisation et leur management afin de permettre des prises de décision rapides. La simplification de l’organigramme, la clarté des rôles et responsabilités, la réduction des niveaux hiérarchiques sont des recettes incontournables du raccourcissement des processus de prise de décision.
Lorsque la crise survient, quelle qu’elle soit, ces entreprises savent réagir, décider, se repositionner, et ne restent pas collées dans des processus bureaucratiques. Enfin, elles ont su envisager un grand nombre de scénarios possibles ainsi que les réponses à y apporter.
Viser l’agilité et la réactivité
L’entreprise doit être capable de faire évoluer rapidement et de manière optimale les modalités de travail.
La résilience n’est pas une qualité, c’est un résultat adaptatif qui permet à l’entreprise d’être innovante, créative et de continuer à apprendre en permanence.
Penser résilience
L’intérêt est de vérifier les facteurs de risque (probabilité de leur occurrence, incidence en cas de survenance : crises, ruptures probables ou improbables) et les facteurs de protection de l’entreprise (compétences, capacités d’agir, de dépassement, de déceler les signaux faibles et d’en rendre compte pour décision).
Sans entretenir un climat de catastrophisme, les entreprises résilientes maintiennent leurs membres dans un état de préparation permanent et intègrent la prise en compte du pire dans toutes les phases de planification stratégique et opérationnelle, avec à la clé des procédures d’urgence simples.
S’appuyer sur l’intelligence collective et sur une organisation apprenante
Pour réussir à se réinventer individuellement, il faut que chacun prenne part à un projet collectif de réflexion, d’échange et de co-construction.
De cette intelligence collective ressortiront sans aucun doute des bonnes pratiques, des innovations, des alliances… amenant l’entreprise à se réinventer et à prendre les bonnes décisions.
L’entreprise « apprenante » a intégré dans ses pratiques la résolution de problèmes en groupe, la capitalisation du savoir collectif et le transfert des connaissances. Cette librairie de scénarios et de réactions (bonnes ou mauvaises) devient une mine d’or le jour de la crise.
Donner une âme à l’entreprise
Les entreprises les plus pérennes ont souvent en commun une identité très forte, des valeurs partagées et un sens des efforts collectifs. L’identité crée le sentiment d’appartenance. Les valeurs engendrent la fierté et la pérennité de l’implication individuelle.
Le sens qu’a su donner le dirigeant aux efforts collectifs suscite l’adhésion et l’engagement, y compris et surtout dans les moments de tempête.
Manager la résilience ou bâtir un état d’esprit collaboratif
En situation inédite et anxiogène, la survie de l’entreprise repose autant, voire davantage, sur l’être-ensemble (la relation) que sur le faire-ensemble (l’organisation).
La résilience est avant tout un état d’esprit qui doit être ancré au niveau identitaire par le biais de valeurs collaboratives fondées sur deux principes :
- le principe de protection : bienveillance, d’une part, pour que chacun se sente libre d’exprimer ses ressentis en toute confiance, et entraide, d’autre part, pour éviter le repli sur soi et faire en sorte que chacun se sente en sécurité, puisse être encouragé et accompagné dans ses initiatives (ce qui suppose coopération, partage et soutien mutuel) ;
- le principe d’autorisation : axé sur le positivisme, pour accepter la nécessité de changer, atténuer le stress, retrouver de l’espoir, renouer avec l’enthousiasme et se concentrer sur les aspects positifs de la situation, les opportunités à saisir, et reposant sur la responsabilité, pour éviter l’infantilisation et l’attentisme.
Face à l’incertitude, il n’y a pas un seul avenir à prédire, mais plusieurs à préparer.
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