Titulaire du label Charpentes 21 depuis une dizaine d’années, Christophe Bonnin, qui est président de l’association éponyme, se félicite d’avoir pris cette décision : « L’intérêt majeur de cette initiative, c’est d’offrir aux entreprises une démarche qualité, pour se développer de façon méthodique, en intégrant les nouvelles recrues et compétences », déclare celui qui est aussi le dirigeant de LCA, une entreprise de construction bois employant aujourd’hui 73 salariés à La Boissière-de-Montaigu (Vendée). Le label Charpentes 21 est une appellation née de l’Agenda 21, issu du protocole de Kyoto de 1997, qui vise à la réduction des gaz à effet de serre au XXIe siècle. Il se traduit par l’adhésion à une charte et l’application d’un référentiel qui repose sur trois piliers. Le premier est d’ordre technique, avec le respect de critères concernant les approvisionnements, la conformité des matériaux avec les NF DTU et Avis techniques, la réalisation des études techniques, la fabrication et la pose. Le deuxième, à caractère environnemental, donne lieu à la publication d’indicateurs définis dans le référentiel. Le troisième pilier, relatif aux conditions de travail, concerne l’évaluation des risques et la mise en œuvre de plans d’actions sous l’égide de l’OPPBTP. Surtout, la reconduction de ce label est soumise à l’issue positive d’un audit annuel réalisé par le bureau Socotec, portant sur un chantier analysé de façon approfondie, ce qui en fait la démarche qualité la plus exigeante du marché(1).
Ce premier label pour les charpentiers bois a été suivi de la création de Maisons Bois 21 pour les maisons individuelles, et de Constructions Bois 21 pour les bâtiments en bois, sur le même modèle, ce qui a porté le nombre d’entreprises titulaires d’au moins un de ces labels à une vingtaine. Un nombre qui devrait s’accroître dans les années à venir, car cette démarche permet de répondre à des enjeux nouveaux : « Si l’adhésion à l’une de ces chartes n’est pas un outil d’accès au marché, elle permet en revanche de répondre à certaines pièces de marché qui sont de plus en plus présentes dans les appels d’offres, par exemple en justifiant d’un plan d’assurance qualité ou d’une politique de RSE, avec des bois certifiés PEFC et des mesures en faveur de la sécurité », précise Christophe Bonnin.
Ces critères pèsent de plus en plus aux yeux des maîtres d’ouvrage, et l’adhésion à une Charte 21, qui atteste que l’entreprise fabrique en France et maîtrise aussi bien les études que la pose, est un avantage concurrentiel. Cette adhésion est aussi une démarche de progrès qui peut influencer la décision du banquier au moment d’accorder un prêt : le président de Charpentes 21 souligne d’ailleurs que toutes les entreprises qui ont fait ce choix sont aujourd’hui encore en activité, ce qui en fait un gage de pérennité. L’arrivée de la RE 2020, dont tout indique qu’elle va provoquer un essor de la construction bois, un matériau renouvelable au service de la construction bas carbone, accroît encore la pertinence des Chartes 21. Elles offrent en effet un cadre adapté aux entreprises qui veulent se développer sur ce marché en consolidant leurs savoir-faire et en sécurisant leurs processus. Pour répondre aux nouvelles attentes des donneurs d’ordre, un nombre croissant d’entre elles sont d’ailleurs en train de franchir le pas du label Charpentes 21 au label Constructions Bois 21, un outil de progrès interne à l’entreprise, et de communication externe vis-à-vis du marché.
(1) http://chartes21.com