Les professionnels du dallage disposent aujourd'hui des outils nécessaires pour élever leurs compétences et optimiser la qualité de leurs ouvrages. Pour lutter contre la sinistralité, l'ensemble des acteurs concernés — entreprises, bureaux d'études, maîtres d'ouvrage, bureaux de contrôle… — avaient uni leurs efforts pour parvenir à la publication, en 2005, du NF DTU 13.3 « Dallage » qui définit les règles de conception, de calcul et d'exécution des travaux de dallage en béton à usage industriel ou assimilés. Pour s'adapter aux dispositions du NF DTU, Qualibat a redéfini la nomenclature de ses qualifications relatives au dallage, qui sont désormais au nombre de trois : les qualifications 2151 pour le dallage courant, 2152 pour le dallage à usage industriel (technicité confirmée) et 2153 pour le dallage à usage industriel (technicité supérieure).
Élever son niveau
Si un grand nombre d'entreprises sont titulaires de la qualification 2151, répondant notamment aux dallages de maisons individuelles, elles sont beaucoup moins nombreuses à posséder les qualifications 2152 et surtout 2153 (technicité supérieure), cette dernière permettant de faire état de ses compétences pour réaliser des ouvrages répondant à au moins l'un des critères suivants : une planéité spécifique (supérieure au NF DTU 13.3.1), une performance spécifique (trafic intense, pression de contact supérieure à 5 MPa, chocs importants), une technique innovante non prévue au NF DTU 13.3 (procédé sous Avis technique), des contraintes de réalisation imposant une cadence journalière supérieure à 600 m2, ou une surface totale du dallage supérieure à 2 500 m2.
Valoriser son savoir-faire
Pour les entreprises de dallage, la qualification 2153 est un moyen de se positionner sur les marchés à forte valeur ajoutée, comme l'explique Max Clairet, directeur général de Soredal Centre-Auvergne, qui emploie 30 salariés à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) : « Cette qualification Qualibat est pour nous un moyen de rassurer le maître d'ouvrage, à la fois sur le fait que nous remplissons nos obligations administratives (assurance, législation française du travail) et sur nos compétences techniques. C'est ce qui nous permet de réaliser des ouvrages de technicité supérieure, comme dernièrement le dallage de l'atelier de maintenance des Airbus A400M, sur 7 000 m2, à Clermont-Ferrand. » Comme le précise le chef d'entreprise, cette qualification peut être obtenue comme toutes les autres en déposant un dossier avec un volet administratif et une présentation de chantiers de référence auprès de Qualibat, et en y ajoutant un volet technique répondant aux exigences complémentaires de la 2153, qui sont les mêmes que celles mentionnées dans le NF DTU 13.3. « Pour réaliser ce dossier technique, il faut faire une copie du dossier des ouvrages exécutés (DOE), qui est remis au bureau de contrôle sur le chantier avec les notes de calcul, la réception de la plate-forme, les contrôles qualité béton in situ, et les coupes et détails », résume Max Clairet.
Garantir la conformité
Du côté du maître d'ouvrage, la qualification 2153 est de plus en plus demandée dans les pièces de marché pour les ouvrages les plus exigeants. « Certains dallages de nos ateliers de maintenance, par exemple, exigent une planimétrie très précise, pour pouvoir utiliser en sécurité des passerelles mobiles d'accès aux toits des matériels roulants, ou doivent supporter des charges élevées pour le stockage de pièces lourdes, explique Luc Henry, acheteur stratégique bâtiment à la SNCF. Demander la qualification 2153 est une garantie que le travail sera conforme aux exigences et du premier coup, sans perte de temps ni d'exploitation. » Faire la démarche d'obtenir la qualification 2153 « technicité supérieure » est donc un moyen pour les entreprises de dallage de sortir du lot et de tirer l'ensemble de la profession vers le haut.
Pour en savoir plus
- UNESI-FFB (Union nationale des entrepreneurs de sols industriels), tél. : 01 40 69 51 54, www.unesi.ffbatiment.fr
- www.qualibat.com