La valeur d’une entreprise peut être déterminée de différentes façons. On peut la calculer à partir d’éléments comptables, de différents ratios et prendre en compte d’autres aspects tels que le secteur, la qualité des employés ou d’autres choses qui ne se mesurent pas forcément par le compte de résultat ou le bilan.
Comment s’évalue une entreprise ? Un dirigeant qui souhaite céder son entreprise pourra céder :
- soit, dans le cadre d’une société, les titres sociaux (parts sociales ou actions) ou une branche complète d’activité ;
- soit le fonds de commerce, à l’occasion de la cession d’une entreprise individuelle.
Dans le cas de l’entreprise individuelle, on transmet un fonds de commerce constitué d’une clientèle et de matériel et d’outillage ; ce sont ces éléments qu’il s’agit d’évaluer : le matériel à sa valeur actuelle (qui peut différer de sa valeur comptable), la clientèle en fonction du chiffre d’affaires, dans une fourchette allant de 5 à 15 % suivant la nature des clients (privés ou publics), la nature du métier, l’existence de moyens de fidélisation (contrats d’entretien, magasin d’exposition…), etc.
En revanche, les titres d’une société représentent l’entreprise sous la forme d’un patrimoine autonome avec ses avoirs, ses créances et ses dettes. Leur évaluation nécessite alors de recourir à plusieurs méthodes afin de déterminer une valeur qui tienne compte des caractéristiques de l’entreprise : son patrimoine, bien entendu, mais aussi ses résultats, le montant des dividendes qu’elle distribue habituellement, etc. Il est ainsi cédé l’ensemble de la société, c’est-à-dire l’actif et le passif.
L’évaluation, c’est la combinaison d’une approche patrimoniale et d’une approche par les résultats que peut procurer l’entreprise.
Évaluer la valeur d'une entreprise avec l'approche patrimoniale
La valeur patrimoniale (appelée aussi valeur mathématique ou VM) consiste à prendre comme point de départ le bilan de la société. Ce document permet de dégager une valeur nette comptable, qui est la différence entre tous les avoirs et créances de l’entreprise, d’une part, et toutes ses dettes, d’autre part, à l’instar de n’importe quel patrimoine.
Cette valeur nette comptable doit ensuite faire l’objet d’une actualisation, car certaines valeurs au bilan ne correspondent pas à la valeur actuelle des éléments qui y figurent (par exemple, la clientèle d’une entreprise créée n’est pas retracée au bilan, mais elle a tout de même une valeur ; les valeurs réelles de certains matériels et/ou véhicules sont différentes de leurs valeurs au bilan après amortissements).
Évaluer la valeur d'une entreprise avec l'approche par les résultats
Dans l’approche par les résultats, la valeur de l’entreprise (valeur de productivité ou VP) découle de sa capacité à générer du bénéfice à partir des résultats récents qu’elle a réalisés. Cette méthode consiste à capitaliser un résultat moyen (censé pouvoir être dégagé de manière récurrente) par un taux de capitalisation reflétant à la fois le risque et la rémunération du repreneur.
Exemple : pour un taux de capitalisation de 15 %, un résultat moyen de 20 000 € aboutira à une valeur de productivité de 20 000 / 0,15, soit 133 333 €.
Les évaluateurs appliquent ensuite des formules qui privilégient la valeur mathématique (VM), dès lors qu’il s’agit d’estimer la globalité de l’entreprise, et non pas une fraction minoritaire.
La valeur de 100 % des parts sera déterminée, pour une petite entreprise, par la formule : (3 VM + 1 VP) / 4. En cas d’évaluation d’une simple fraction minoritaire de la société, il est d’usage de pratiquer une décote qui peut aller de 10 à 25 % de la valeur globale.
Ne confondez pas valeur et prix
La valeur et le prix sont deux concepts bien différents. La valeur tient compte à la fois du patrimoine et de la rentabilité de l’entreprise. Il est cependant parfois nécessaire d’ajuster cette valeur afin de prendre en compte les spécificités de l’entreprise.
Ainsi, une entreprise de bâtiment jouissant d’une forte notoriété, ou ayant négocié des contrats d’entretien qui représentent une forte proportion de son chiffre d’affaires, a une valeur de clientèle substantielle que le cédant devra valoriser lors des négociations.
Le prix est le fruit des audits comptables diligentés par l’acquéreur, du contenu de la garantie de passif et d’actif, de l’analyse approfondie du carnet de commandes, d’appréciations sur l’activité de l’entreprise au cours des derniers mois, de sa dépendance vis-à-vis de son dirigeant, de problèmes sociaux latents ou de risques fiscaux, des modalités de versement du prix, tout cela faisant souvent l’objet d’âpres négociations, d’échanges de lettres, de projets successifs de protocole… jusqu’à l’approbation des documents définitifs et la signature du chèque.