La France compte à ce jour 7,5 millions de « passoires » énergétiques. La rénovation de ces logements énergivores représente un marché à fort potentiel pour les entrepreneurs du bâtiment. En effet, ils peuvent profiter de réaliser des travaux liés au confort et à la performance énergétique pour aller au-delà des demandes du propriétaire en lui suggérant de réaliser un audit énergétique. Ce dernier consiste à établir une analyse complète et détaillée du logement ou du bâtiment avant travaux : structure du bâti, état général de l’isolation thermique, consommation d’énergie, équipements… En plus de l’état des lieux énergétique, l’audit permet ensuite de proposer aux clients un parcours de rénovation par étapes, axé sur l’efficacité énergétique et adapté à leur budget. Deux options possibles : la première vise à réduire de 30 % la consommation d’énergie et à sortir le logement de l’état de « passoire » ; la seconde, à conduire le logement au niveau BBC Rénovation, soit une consommation d’énergie primaire inférieure ou égale à 80 kWhep/m² par an.
L’audit énergétique donne droit à des aides publiques, à l’instar de MaPrimeRénov’ pour les ménages modestes (400 euros) et très modestes (500 euros), et du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), à hauteur de 300 euros pour les ménages intermédiaires. Pour ce faire, la prestation, définie réglementairement, doit être réalisée par un professionnel du bâtiment qualifié (Qualibat 8731), préalablement formé à l’audit. Une fois qualifié, l’entrepreneur peut instaurer un climat de confiance avec ses clients afin de proposer et de planifier les travaux les plus pertinents. À noter qu’une même entreprise peut réaliser l’audit et les travaux préconisés par ce dernier. Grâce à l’audit énergétique, l’entreprise sera en mesure de garder le lien directement avec ses clients et de leur apporter sa valeur ajoutée en tant que conseil, afin de les accompagner dans leur projet de rénovation du début à la fin.
Un nouveau module de formation de deux jours, spécifique à l’audit énergétique, est proposé par certains instituts de formation et de recherche du bâtiment (IFRB) dans le cadre du dispositif FEE Bat.
L’audit énergétique obligatoire en 2022
La loi énergie-climat comporte 69 articles qui répondent à l’urgence climatique dans le cadre de l’accord de Paris. Elle fixe notamment l’objectif de neutralité carbone pour 2050, en application d’une politique qui comporte quatre grands axes : la sortie progressive des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables ; la lutte contre les « passoires » thermiques ; la mise en place de nouveaux outils de pilotage et d’évaluation de la politique climatique ; la régulation du secteur de l’électricité et du gaz. L’habitat représente près d’un tiers de la consommation énergétique de la France1 : la rénovation constitue dès lors un enjeu majeur. Afin de rénover toutes les « passoires » énergétiques d’ici dix ans, une série de mesures a été prise pour accompagner les Français, notamment les plus modestes. À partir du 1er janvier 2022, les diagnostics de performance énergétique (DPE) devront être complétés d’un audit énergétique lorsqu’un bien considéré comme « passoire » thermique sera mis en vente ou en location. Et, au 1er janvier 2028, tous les propriétaires de « passoires » thermiques devront avoir réalisé les travaux nécessaires pour atteindre la classe E du DPE.
(1) Source : ministère de la Transition écologique et solidaire (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-energie-climat#e1)