Motivation et engagement dans l'entreprise : redonner de la vitamine C

Manque de véritable vie sociale, de perspectives dans le cadre professionnel, peur du Covid-19… et stress, les angoisses montent. Le moral de vos salariés est en berne, ils ne déploient plus la même énergie au travail qu’avant… Alors comment les remotiver ? Le leadership du chef d’entreprise prend ici toute sa place : écouter, rassurer, expliquer, communiquer, engager…
7:3816/12/2020
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 17 | Décembre 2020

L’activité s’inscrit dans un contexte de crise avec une dimension opérationnelle (impact sur l’activité, atteinte des équilibres financiers, désorganisation opérationnelle), stratégique (remise en cause de certains chantiers, de la manière d’exercer) et enfin humaine (avec des vécus différents selon les individus, une charge émotionnelle accumulée et un besoin de sécurité plus ou moins important).

 

Au sein d’une même entreprise, certains sont positifs ou cas contacts, d’autres en activité partielle, d’autres sont en télétravail, et d’autres encore sur le terrain. Autant de situations qui font que personne n’appréhende la situation de la même façon.

 

À ces dimensions s’ajoutent des temporalités : court terme, pour les mesures organisationnelles, moyen terme, pour les arbitrages à réaliser afin d’ajuster ou de réaffecter les moyens en fonction de l’activité, et long terme pour orienter les plans de développement.

 

Les chefs d’entreprise sont lancés dans une course de fond dont personne ne sait si ce sera un semi ou un marathon et dont on ne connaît pas la topographie. Le défi consiste donc à accepter les incertitudes actuelles sans basculer dans l’attentisme.

 

Dans la traversée de cette crise, les dirigeants doivent rassurer leurs équipes, alors qu’ils sont eux-mêmes en pleine incertitude. Ils doivent de plus, pour la bonne marche des affaires, les motiver, voire parfois les remobiliser, solliciter leur énergie, leur créativité et leur engagement.

 

Avec un virus difficile à contenir et une situation économique sous tension, un second confinement… la crise sanitaire bouleverse la vie personnelle et professionnelle de chacun d’entre nous. Pour tous, il y a désormais un avant et un après-Covid. La crise sanitaire nous a ainsi confrontés à la question de notre utilité, et pour beaucoup cette question fut vertigineuse.

 

Certains songent à changer de métier ou d’orientation professionnelle, et parfois même de projet de vie. D’autres cherchent des manières de trouver du sens à ce qu’ils font, et entendent se diriger vers des entreprises porteuses de valeurs qui leur paraissent justes ou positives. Si la quête de sens en entreprise était déjà importante avant la crise du Covid-19, celle-ci l’a accentuée.

 

Le chef d’entreprise doit se muer en médiateur, en psychologue, en pédagogue, en coach au moindre pic d’anxiété qui surgit dans les bureaux, les ateliers ou sur les chantiers. Car, quand le stress augmente, la motivation baisse. Il n’existe pas de solution toute faite permettant de répondre à toutes les situations.

 

Mais le manager dispose de deux armes : l’humanisme et le pragmatisme.

Ce n'est pas parce qu'on ignore ce que l'avenir nous réserve qu'il faut attendre de le savoir pour se mettre en mouvement

Quelle attitude adopter pour booster ses salariés ?

 

Adoptez une communication transparente

 

La meilleure réponse aux craintes est la transparence. Elle évitera tout risque d’affabulations nourries par les rumeurs, et qui, si l’on n’y prête pas attention, aura pour effet d’accroître l’état anxiogène des équipes. Il faut donc communiquer sur l’impact de la crise pour l’entreprise, reconnaître les difficultés, quand elles sont là, mais témoigner aussi d’un désir de reconstruction ou de reconquête.

 

Il est nécessaire d’expliquer le plan d’action, ou plutôt l’ensemble des scénarios plausibles. Préparez, pour vous, un scénario pessimiste, un scénario rebond, et dites-vous que la vérité, comme souvent, se situera quelque part entre les deux.

 

En acceptant l’incertitude, en la rendant visible et en arrêtant de faire comme si l’on pouvait tout prévoir, on trace des perspectives d’avenir qui apaise les angoisses et les tensions.

 

Doubler les rituels managériaux

 

Plus que jamais, les collaborateurs ont besoin de savoir que le dirigeant, la figure d’autorité dans l’entreprise, est là pour les soutenir et échanger avec eux. Il faut donc créer un cadre rassurant pour l’équipe, miser à fond sur la proximité et sur les rituels managériaux : entretiens collectifs et individuels, points d’information, briefings et débriefings, feedbacks positifs, remerciements… favoriser le dialogue et l’expression.

 

Donnez plus de détails, plus régulièrement qu’en temps normal. Expliquez clairement les actions qui sont prises. Répétez les messages clés.

 

Miser sur l’écoute, le respect et l’empathie

 

Sonder l’état d’esprit des salariés en leur donnant la parole permet de poser les premières pierres du processus pour les rassurer. C’est aussi à cette occasion que vous récolterez les informations permettant de mesurer le niveau de stress, de fatigue ou de motivation dans l’entreprise.

 

Les craintes et les angoisses devant un avenir incertain doivent pouvoir être exprimées librement de façon à permettre aux tensions d’être évacuées.

 

À défaut de pouvoir apporter toutes les réponses attendues, le manager doit être disponible, se montrer attentif et faire preuve d’une empathie sincère à l’égard des personnes qui le sollicitent. Écouter le ressenti des collaborateurs est capital, car lorsqu’on se sent menacé, on se concentre sur cette menace et sur soi, au détriment de la solidarité et de l’esprit d’équipe dont l’entreprise a besoin. Si vous constatez un réel désengagement, vous devez essayer de comprendre la situation qui a mené à cette perte de motivation afin de trouver des solutions adaptées, pour le salarié et pour l’entreprise.

Quand tout semble être contre vous, souvenez-vous que l'avion décolle face au vent et non avec lui

Henry Ford

S’adresser au cœur

 

Un discours rationnel et cartésien peut rassurer, mais ne mobilisera jamais les troupes. Il faut susciter leur engagement émotionnel. Chaque individu a ses propres moteurs de motivation et d’engagement.

 

En s’attachant à les identifier, à mettre chaque collaborateur dans des situations où il pourra donner le meilleur de lui-même, à reconnaître les contributions et les efforts accomplis, vous créerez un environnement motivant. La mise en avant des forces et succès enclenche un cercle vertueux de la confiance en soi et de l’engagement. Les salariés émotionnellement connectés avec une organisation ressentent un sentiment d’appartenance.

 

Faites-leur savoir qu’ils sont importants, que leur rôle est important et montrez-le-leur : remerciez, félicitez, encouragez, dès que possible, et partagez sans attendre les retours positifs des clients. La reconnaissance ne passe pas que par les aspects financiers.

 

S’adapter au changement imposé par la situation, s’organiser en fonction des nouvelles contraintes demande des efforts. Il est important que l’entreprise montre de manière sincère qu’elle est consciente et reconnaissante des efforts fournis par chacun. N’oubliez pas, la reconnaissance est l’un des leviers les plus puissants d’engagement au travail, après la quête de sens.

 

À noter, toutefois, qu’il va être de plus en plus difficile de manager les salariés en actionnant uniquement le levier individuel (prime, salaire, titre ou statut).

 

S’appuyer sur les valeurs fédératrices

 

L’appartenance au groupe est un pilier de la motivation. Il n’y a rien de pire, en effet, que des équipes qui se désolidarisent ou qui ne partagent plus les mêmes objectifs, les mêmes intérêts ou les mêmes motivations. En ce sens, les valeurs de l’entreprise sont très fédératrices (esprit d’équipe, excellence, satisfaction client, innovation, RSE…).

 

L’essentiel est de relancer la dynamique de groupe : chaque victoire obtenue, même la plus petite, eu égard à la situation, doit être mise en avant et « fêtée » en rappelant à chaque fois la contribution de chacun et son niveau d’implication.

 

Solliciter l’intelligence collective des équipes

 

En situation de crise, l’équipe dirigeante ne doit pas tout faire seule. Elle doit associer les salariés à la construction de solutions, en s’appuyant sur l’intelligence collective.

 

Qu’il s’agisse de trouver un moyen de gagner du temps, de l’argent, de mieux produire ou d’améliorer leurs conditions de travail, il existe une multitude de cas pour lesquels vos collaborateurs constituent une source de propositions précieuse en matière d’innovation.

 

Cette forme d’intelligence permet d’atteindre des objectifs communs plus grands et plus ambitieux.

Mobiliser

 

Un individu

Vous avez normalement sélectionné votre collaborateur pour ses capacités de travail, celles à s’engager et à s’améliorer dans ses fonctions. Intéressez-vous à ses forces, à ses perceptions par rapport à l’importance de l’objectif, aux étapes et aux moyens nécessaires pour l’atteindre.

 

Une équipe

Vous devez vous préoccuper du rassemblement de chaque individu autour de l’objectif d’équipe. La qualité des relations tissées entre eux influence directement le degré d’atteinte de l’objectif. Montrez l’exemple. Entretenez avec eux des liens de qualité. Favorisez une relation basée sur la confiance et le respect.

 

Des équipes distinctes, n’ayant aucun lien direct entre elles (tâches distinctes)

Vous devez insister sur la notion d’engagement vers un objectif supérieur ou vers une vision « rassembleuse » de l’entreprise (position incontestée sur le marché, situation de crise mettant en danger l’entreprise, projet hors norme, vision ambitieuse du fondateur…). C’est ici que votre position de leader prend toute sa place. Provoquez des rencontres d’échange et de communication entre les équipes pour susciter le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Partagez régulièrement les résultats avec l’ensemble des salariés. Tenez-les informés du degré d’atteinte des objectifs d’équipe et de ceux de l’entreprise.

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