Rupture conventionnelle - une séparation à l’amiable toujours plébiscitée

Seize ans après sa création par les partenaires sociaux, la rupture conventionnelle connaît toujours un franc succès au sein des entreprises. Cela s’explique tant par son caractère contractuel fondé sur le libre consentement des parties que par la relative simplicité du dispositif.
8:1327/09/2024
Rédigé par FFB Nationale

Qu’est-ce que la rupture conventionnelle ?


La rupture conventionnelle permet à l’employeur et au salarié de rompre d’un commun accord le contrat de travail à durée indéterminée qui les lie. Elle peut être demandée par l’une ou l’autre des parties, mais ne peut être imposée par aucune d’entre elles. Une homologation de l’administration du travail (DREETS) est par ailleurs requise 1.

 

Quel est l’intérêt d’une telle rupture ?

 

Pour l’employeur, la rupture conventionnelle le dispense de devoir justifier d’un motif de rupture comme en matière de licenciement. Pour le salarié, les inconvénients de la démission sont évités ; il perçoit une indemnité de rupture versée par l’employeur et bénéficie de l’assurance chômage.

 

 

L’employeur peut-il conclure une rupture conventionnelle en cas de suspension du contrat de travail ?

 

Oui. Les tribunaux ont admis qu’une rupture conventionnelle puisse être signée pendant une période de suspension du contrat (maladie, par exemple) 2, même si cette période confère une protection particulière au salarié comme en cas d’accident du travail ou de congé maternité 3, sous réserve toutefois qu’il n’y ait ni « fraude » ni « vice du consentement ».

 

C’est pourquoi, quelle que soit la cause de la suspension du contrat, il sera toujours préférable dans cette hypothèse que la demande de rupture conventionnelle émane du salarié et que l’employeur dispose d’une preuve de cette requête (lettre, mail…).

 

Quelle est la procédure applicable ?

 

L’employeur et le salarié doivent d’abord s’accorder sur le principe d’une rupture conventionnelle lors d’un ou plusieurs entretiens préparatoires. À l’issue du ou de ces entretiens, les parties formalisent leur accord en remplissant le formulaire de demande d’homologation de la rupture conventionnelle.

 

Ce formulaire inclut la convention de rupture, il est saisi en ligne sur le portail TéléRC (www.telerc.travail.gouv.fr/accueil). Un exemplaire imprimé du formulaire, daté et signé par les parties, doit impérativement être remis au salarié.

 

À compter de la date de signature de la convention de rupture, les parties disposent d’un délai de 15 jours calendaires pour exercer leur droit de rétractation. Dès le lendemain de la fin du délai de rétractation, le formulaire d’homologation est télétransmis via le portail TéléRC à l’Administration, qui dispose de 15 jours ouvrables pour homologuer la rupture.

 

Quand le contrat de travail est-il rompu ?

 

Le contrat prend fin au plus tôt le lendemain de l’homologation administrative. Toutefois, si cette homologation est antérieure à la date de fin de contrat prévue dans la convention de rupture, c’est cette date qui marque la fin du contrat (sauf si les deux parties en décident autrement dans un écrit postérieur à la convention).

 

L’absence de réponse de l’Administration au terme des 15 jours vaut homologation.

 

Une rupture conventionnelle peut-elle être contestée en justice ?

 

Oui, pendant un an à compter de l’homologation. Mais dans la mesure où il s’agit d’une rupture fondée sur l’accord des deux parties (pas de motif de rupture requis), un salarié ne peut la contester que pour vice de son consentement, toujours difficile à démontrer devant un juge.

  1. Art. L. 1237-11 à L. 1237-16 du Code du travail.
  2. Soc. 30 septembre 2013, n° 12-19711.
  3. Soc 16 décembre 2015, n° 13-27.212 et soc. 25 mars 2015, n° 14-10.149.

A savoir

Il est possible de signer une rupture conventionnelle avec un salarié protégé 1. Dans ce cas, cette rupture doit être soumise à l’autorisation de l’inspection du travail.

 

Le portail TéléRC ne peut pas être utilisé : seul le formulaire papier spécifique, téléchargeable sur www.travail-emploi.gouv.fr, doit être adressé à l’inspection du travail. Celle-ci doit prendre sa décision sous deux mois. Passé ce délai, son silence vaut décision de rejet.

 

  1.  On entend par salarié protégé toute personne bénéficiant d’une protection contre le licenciement au titre de son mandat (élu du comité social et économique [CSE], délégué syndical, conseiller prud’homme…).

Contenu réservé aux adhérents FFB

  • Profitez aussi de conseils et de soutien

    Des services de qualité, de proximité, avec des experts du Bâtiment qui connaissent vos enjeux métier et vous accompagnent dans votre quotidien d'entrepreneur.

  • Intégrez un réseau de 50 000 entreprises

    La FFB est fière de représenter toutes les entreprises du bâtiment, les 2/3 de nos adhérent(e)s sont des entreprises artisanales.

  • Bénéficiez des dernières informations

    Recevez Bâtiment actualité 2 fois par mois pour anticiper et formez-vous aux évolutions des métiers ou de la législation.

Pour contacter facilement votre fédération et accéder aux prochaines réunions
Vous n'êtes pas adhérent et vous cherchez une information ?