Echafaudage employé comme étaiement : attention danger !

« Meccanos » tubulaires métalliques, les systèmes d’échafaudage et d’étaiement présentent de nombreuses similitudes. Au point que certains entrepreneurs peuvent être tentés de monter une structure d’étaiement à partir d’éléments d’échafaudage. 
14:0324/03/2022
Rédigé par FFB Nationale
revue
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Bâtimétiers Numéro 66 | Mars 2022

Cette tentation est d’autant plus grande que la plupart des fabricants d’échafaudages affichent sur leurs plaquettes techniques des charges admissibles compatibles avec celles attendues pour un étaiement. Pourtant, le constat est clair : « Le risque est grand de voir s’effondrer une tour d’étaiement montée à partir d’éléments d’échafaudage », alerte Fabrice Fay, P-DG de Mills, fabricant français d’échafaudages et d’étaiements, installé au Bourget (Seine-Saint-Denis).

 

Alors comment expliquer ce paradoxe ? « Les valeurs de résistance données par les fabricants sont calculées à partir des normes relatives aux échafaudages de façades (normes NF EN 12810 et 12811), analyse Fabrice Fay. Celle-ci ne tient notamment compte ni de la sortie des vérins de pied des échafaudages, ni de celle des vérins nécessairement ajoutés en tête de la structure pour pouvoir régler l’altimétrie des coffrages à reprendre en mode “étaiement”. » Or, lorsque les vérins sont sortis, les longueurs de flambement augmentent, et la résistance du système est diminuée. « Les règles de calculs de la norme “échafaudage” ne sont donc pas conformes en l’état lorsque ces derniers sont employés comme étaiement, et la charge réelle qu’ils peuvent supporter est en réalité beaucoup plus faible que celle affichée », explique l’entrepreneur.

 

 

Le risque est grand de voir s’effondrer une tour d’étaiement montée à partir d’éléments d’échafaudage.

Fabrice Fay, P-DGde Mills, fabricant français d’échafaudages et d’étaiements, au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Outre cette erreur de calcul, une autre cause de risque est identifiée : elle touche au montage de la structure sur chantier. Une tour d’étaiement doit en effet absolument être contreventée sur les quatre faces et à tous les étages. Ce contreventement est réalisé par une barre diagonale indépendante avec du matériel d’échafaudage. « La moindre diagonale manquante peut conduire à l’effondrement de la structure, affirme Fabrice Fay. Ce risque d’oubli n’existe plus sur les tours d’étaiement modernes car les diagonales et les lisses forment un seul élément. »

 

Conclusion : pour réaliser une tour d’étaiement, il faut utiliser la norme étaiement (NF P93-551) et… un système d’étaiement !

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