Augustin Lobrot, responsable du bureau d'études de l'entreprise de maçonnerie, gros œuvre et génie civil ALM (Eure-et-Loir), a été l'un des premiers à tester ce module de réalité virtuelle, alors en phase finale de développement. « Le test se passe assis, explique-t-il. Vous évoluez sur un chantier et il faut indiquer les risques en cliquant. Vos réponses sont enregistrées par l'ordinateur. Du point de vue de la sécurité, les situations sont très crédibles ; il faut être attentif, il y a de nombreux éléments à surveiller. Pour chaque danger identifié, le risque encouru apparaît avec la mesure de prévention correspondante. »
En s'inspirant de l'univers du jeu, la prévention marque des points. Le candidat n'est plus simplement passif devant une liste de règles, il devient le héros d'une aventure. L'immersion dans ce monde virtuel améliore la mémorisation et la compréhension des risques. « C'est ludique, ça correspond bien à la jeune génération, ajoute Augustin Lobrot, car ils ont grandi avec une Game Boy. Cela va vraiment aider à faire passer le message. » Ce premier module de prévention, orienté structure/métiers de l'enveloppe, est déjà déployé dans toutes les agences Manpower spécialisées BTP. Chaque intérimaire passera le test et sera reçu par un conseiller, individuellement, pour une analyse de ses résultats.
Le bâtiment a pris le virage du numérique. Déjà, des lunettes 3D permettent de s'immerger dans un ouvrage avant même sa construction, en « visitant » sa maquette numérique. On peut sans peine imaginer les liens qui pourraient, demain, exister entre maquette numérique, nouvelles technologies de visualisation à 360° et programmes pédagogiques de prévention/formation. Tout un monde reste à explorer.
« Nous voulions une nouvelle approche de la sécurité »
Éric SERVOLLE, directeur du marché BTP, Manpower
« L'objectif est de proposer aux entreprises des candidats mieux préparés, avec des savoir-faire et des savoir-être. Seuls les intérimaires ayant obtenu au moins 70 % de bonnes réponses au test de prévention pourront être détachés. Ce que nous visons, au même titre que les entreprises, c'est le zéro accident. N'oublions pas que le marché de l'intérim pour le BTP est en croissance, de l'ordre de 13 % par an. Nous devons attirer et fidéliser les meilleurs profils, en leur proposant une 'expérience candidat' positive. Ce module va y contribuer. Nous ne pouvions plus continuer à répondre aux problématiques d'aujourd'hui avec des outils d'hier, il fallait innover. Nous l'avons fait dans un délai très court, puisqu'entre l'idée et le déploiement en agences il s'est écoulé moins d'un an. »