Sous-traitance : quelles attestations légales demander ?

Certains documents doivent obligatoirement être demandés au sous-traitant, certains peuvent l’être seulement si l’entreprise principale et son sous-traitant l’ont prévu dans le contrat. Explication sur ce qui est obligatoire et ce qui ne l’est pas.
8:1017/11/2021
Rédigé par FFB Nationale
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Batiment Actualité Numéro 19 | Novembre 2021

MISE À JOUR : Article publié le 28 novembre 2018.

 

Dans le contrat qui lie une entreprise principale à son sous-traitant, il est possible de négocier que le sous-traitant fournisse des attestations supplémentaires, non obligatoirement requises par les textes (attestation d’assurance décennale, cotisations retraite, cotisations congés…).

Mais seuls les documents listés ci-dessous sont requis par la loi.

 

Toutefois, l’entrepreneur principal, une fois ces documents obtenus, doit veiller à ce que les mentions y figurant correspondent à ce qu’il peut (doit) voir sur le chantier.

 

Exemples

Si l’effectif salarié ainsi que le montant des rémunérations déclarées figurant dans l’attestation délivrée par l’Urssaf (attestation de vigilance) ne permettent pas de réaliser le contrat, il convient d’interroger le sous-traitant sur cette incohérence.

 

Si la déclaration de détachement fait apparaître des salariés inférieurs en nombre à ceux présents sur le chantier, il y a une irrégularité qu’il convient de faire cesser.

Attestations légales à fournir par le sous-traitant à la signature du contrat (d’un montant au moins égal à 5 000 € HT), puis à renouveler tous les six mois
   Sous-traitants français Sous-traitants étrangers
Les différents documents ou attestations mentionnés ci-dessous (sauf le formulaire A1) sont rédigés en français ou accompagnés d’une traduction en langue française.
 Social

Le sous-traitant remet une attestation de vigilance délivrée par l’Urssaf (datant de moins de six mois) justifiant de la fourniture des déclarations sociales et du paiement des cotisations et contributions de sécurité sociale.

 

Il faudra s’assurer de l’authenticité de l’attestation auprès de l’Urssaf (code de sécurité sur www.urssaf.fr/portail/home/utile-et-pratique/verification-attestation.html).

 Pour les entreprises de l’UE 1

Les certificats de détachement des salariés attestant de leur affiliation au régime de sécurité sociale du pays d’origine (formulaire A1).

Pour les entreprises étrangères hors UE

Les certificats de détachement des salariés attestant de leur affiliation au régime de sécurité sociale du pays d’origine (au regard d’une convention internationale de sécurité sociale).

Et, dans tous les cas, lorsque la législation du pays d’origine le prévoit :

• un document émanant de l’organisme gérant le régime social obligatoire et mentionnant que le sous-traitant est à jour de ses déclarations sociales et du paiement des cotisations afférentes ;

OU

• un document équivalent ;

OU, À DÉFAUT DE CERTIFICATS DE DÉTACHEMENT (A1 ou autre hors UE)

• une attestation de vigilance délivrée par l’Urssaf. Dans ce cas, il faudra s’assurer de l’authenticité de cette attestation auprès de l’Urssaf (voir ci-contre).

Fiscal  -

Pour les entreprises de l’UE 1

Un document mentionnant son numéro de TVA intracommunautaire. Il figure normalement sur les factures.

Pour les entreprises étrangères hors UE

Un document mentionnant son identité et son adresse ou, le cas échéant, les coordonnées de son représentant fiscal ponctuel en France.

Immatriculation

En cas d’immatriculation obligatoire pour le sous-traitant au RCS ou au répertoire des métiers, ou en cas de profession réglementée, le sous-traitant devra fournir une des attestations suivantes :

• un extrait de l’inscription au registre du commerce et des sociétés (K ou K bis) ;

OU

• une carte d’identification justifiant de l’inscription au répertoire des métiers ;

OU

• un devis, un document publicitaire ou une correspondance professionnelle, à condition qu’y soient mentionnés le nom ou la dénomination sociale, l’adresse complète et le numéro d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés, ou au répertoire des métiers, ou à une liste, ou un tableau d’un ordre professionnel, ou la référence de l’agrément délivré par l’autorité compétente ;

OU

• un récépissé du dépôt de déclaration auprès d’un centre de formalités des entreprises pour les personnes en cours d’inscription.

Lorsque l’immatriculation du sous-traitant à un registre professionnel est obligatoire dans le pays d’établissement ou de domiciliation, l’un des documents suivants :

• un document émanant des autorités tenant le registre professionnel ou un document équivalent certifiant cette inscription ;

OU

• un devis, un document publicitaire ou une correspondance professionnelle, à condition qu’y soient mentionnés le nom ou la dénomination sociale, l’adresse complète et la nature de l’inscription au registre professionnel ;

OU

• pour les entreprises en cours de création, un document datant de moins de six mois émanant de l’autorité habilitée à recevoir l’inscription au registre professionnel et attestant de la demande d’immatriculation audit registre.

Salariés étrangers

Dans tous les cas, il faudra demander la liste nominative des salariés étrangers travaillant sur le chantier soumis à autorisation de travail.

Cette liste doit être demandée même si l’entreprise sait que le sous-traitant n’emploie pas de salarié étranger. Le cas échéant, le sous-traitant ne fournira donc pas cette liste, puisqu’elle serait vide. Mais, dans ce cas, l’entreprise principale aura respecté son obligation.

Cette liste doit préciser, pour chaque salarié, sa date d’embauche, sa nationalité ainsi que le type et le numéro d’ordre du titre valant autorisation de travail.

En cas de recours à un sous-traitant étranger, documents à fournir par le sous-traitant avant le détachement (quel que soit le montant du contrat)
Détachement  -

En cas de recours au détachement par le sous-traitant, l’entreprise principale devra obtenir, avant le début du détachement :

• l’accusé de réception de la déclaration de détachement faite auprès de l’inspection du travail. Si le sous-traitant ne l’a pas faite, l’entreprise principale devra adresser, dans les 48 heures suivant le début du détachement, une déclaration à l’inspection du travail du lieu où débute la prestation ;

• l’attestation sur l’honneur par l’entrepreneur qu’il s’est acquitté, le cas échéant, du paiement des amendes éventuelles prévues par le Code du travail.

Cette attestation comporte les nom, prénom, raison sociale de l’entreprise et la signature de son représentant légal.

1. Pays membres de l’UE : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède.

Les principales sanctions encourues en cas de non-vérification des attestations requises par les textes

 

L’entreprise sera tenue solidairement responsable, en cas de non-respect des obligations sociales, fiscales et en matière d’immatriculation, précédemment mentionnées :

  • au paiement des impôts, taxes et cotisations obligatoires ainsi que des pénalités et majorations dus par le sous-traitant au Trésor ou aux organismes de protection sociale ;
  • au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par le sous-traitant en raison de l’emploi de salariés n’ayant pas fait l’objet de l’une des formalités prévues aux articles L. 1221-10 du Code du travail relatif à la déclaration préalable à l’embauche et L. 3243-2 du Code du travail, relatif à la délivrance du bulletin de paie ;
  • le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des aides publiques dont le sous-traitant a bénéficié.

 

En cas de non-respect des obligations relatives au détachement, l’entreprise peut se voir appliquer une amende pouvant atteindre 4 000 € par salarié (8 000 € en cas de récidive).

 

À défaut de demander la liste des salariés étrangers, si l’emploi d’étrangers sans titre par son sous-traitant est constaté, l’entreprise principale peut être condamnée solidairement au paiement :

  • du salaire et accessoires ;
  • des indemnités de rupture éventuelles ;
  • de la contribution spéciale à l’OFII (18 650 € depuis le 1er octobre 2021) et de la contribution forfaitaire pour frais de réacheminement (dont le montant dépend du pays d’origine du salarié étranger) 1.

 

1. Article 8254-2 du Code du travail.

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