Pour le monde du logement social, la baisse de l'APL au bénéfice des locataires se traduira, dès cette année, par une baisse des loyers HLM et une hausse du taux réduit de TVA de 5,5 à 10 %. Un joueur d'échecs conclurait que la bataille autour de l'article 52 de la loi de finances pour 2018 se termine sur un pat : personne ne perd, mais tous sont affectés et le résultat ne satisfait personne.
Premier à jouer, le gouvernement a dû passer en force pour parvenir in extremis, voire dans une certaine précipitation, au résultat financier attendu.
Mais à quel prix ? L'opinion publique est dubitative sur le sens des mesures prises. Surtout, le monde HLM ressort fracturé, fragilisé dans ses positions, car il n'a pu trouver les appuis nécessaires au sein de l'Assemblée nationale. Enfin, victime collatérale, l'accession sociale à la propriété voit disparaître l'APL dont elle bénéficiait jusque-là.
Cette situation ne nous satisfait pas non plus. La commande qui émane du logement social représente 15 % de notre chiffre d'affaires. On comprendra aisément que la fragilisation de ces acteurs nous inquiète.
C'est la raison pour laquelle la FFB est intervenue au congrès HLM de Strasbourg, en septembre dernier, puis a encouragé, en face-à-face, le président de la République et le président de l'USH à renouer le dialogue lors des 24 heures du Bâtiment, début octobre. Enfin, elle a appelé tous les acteurs concernés à négocier pour sortir par le haut de cette situation, lors de la conférence de presse organisée par l'USH le 7 novembre. Ce message a été relayé localement par vos fédérations.
Une nouvelle partie commence. La position de la FFB n'a pas changé : alors que les besoins restent pressants, il nous faut défendre nos marchés et nos prix. L'immobilisme n'est plus possible. Il y a donc urgence à construire, avec nos interlocuteurs HLM, l'avenir, sur la base des nouvelles règles.
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment