Le chef de l’État vient de dévoiler les grandes orientations qu'il entend prendre à l'issue du grand débat. La principale d'entre elles vise à baisser de 5 milliards d'euros l'impôt sur le revenu en réponse à la grogne sociale qui agite le pays depuis des mois. Pour les financer, trois pistes sont évoquées : la réduction de la dépense publique, la lutte contre toutes les formes de fraudes et la suppression de plusieurs « niches fiscales » accordées aux entreprises.
Ce dernier point revient, ni plus ni moins, à demander aux entreprises de payer la majeure partie de la facture finale?!
Si beaucoup d'inconnues demeurent, la fiscalité réduite appliquée au gazole non routier semble, elle, d'ores et déjà dans le collimateur de Bercy. Sa suppression brutale financerait un milliard d'euros de la facture mais placerait les TPE/PME du BTP devant le fait accompli, carbonisant d'un coup d'un seul leur trésorerie. Cette solution n'est pas acceptable et menacerait leur survie?!
Les « niches » ne doivent leur existence qu'à un environnement fiscal lourd et anxiogène dans lequel les artisans et les entrepreneurs s'efforcent de développer leur activité et de créer de l'emploi.
Supprimer ou raboter une « niche » n'est jamais anodin. Nous sommes bien placés pour le savoir, nous qui mois après mois, déplorons la chute des mises en chantier dans les territoires ruraux, là où précisément le dispositif Pinel a été supprimé et le prêt à taux zéro raboté.
Plutôt que de faire la chasse aux « niches », c'est une baisse générale de la pression fiscale dont nous avons besoin, sur les entreprises, sur l'investissement immobilier, sur tout ce qui concourt à créer de la richesse dans ce pays.
Une chose est sûre, les entrepreneurs et les artisans ne sont pas responsables de l'excès de taxes dénoncé par nos concitoyens. Au nom de quoi, aujourd'hui, devrions-nous payer les pots cassés par d'autres??
Jacques Chanut
Président de la Fédération Française du Bâtiment