Situation des entreprises du bâtiment : BTP Banque analyse la situation du second œuvre en 2020

Entretien avec Florent BERTHE

Directeur général chargé du commerce et du développement de BTP Banque

8:4101/06/2022
Rédigé par FFB Nationale

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Batiment Actualité Numéro 10 | Juin 2022
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À la lecture des bilans 2020, qu’est-ce qui distingue le second œuvre de l’ensemble des entreprises de bâtiment ?

 

Environ 10 000 entreprises du second œuvre composent l’échantillon. Les conclusions reflètent donc bien les ratios financiers du secteur.

Globalement, de grandes tendances se dégagent :

  • le chiffre d’affaires moyen des entreprises du second œuvre est inférieur à la moyenne du secteur du BTP d’environ 20 %, aussi bien sur 2020 que sur les cinq dernières années ;
  • mais ces entreprises sous-traitent moins et recourent moins à l’intérim ; la production par salarié est inférieure à la moyenne du BTP, en cohérence avec ces activités plus consommatrices de main-d'œuvre que le gros œuvre ou les travaux publics ; 
  • côté solidité financière, les entreprises du second œuvre sont légèrement plus capitalisées et disposent d’une trésorerie supérieure à la moyenne du secteur de la construction.

 

Les activités du second œuvre sont très diversifiées : difficile de comparer l’activité d’un métallier et celle d’un peintre. Alors, est-il pertinent de parler d’évolutions pour l’ensemble ?

 

Ces résultats globaux sont à relativiser. Ils dessinent de grandes tendances, et permettent de comparer le second œuvre au gros œuvre et aux entreprises de travaux publics.

Pour gagner en pertinence, il faut aller dans le détail et regarder la performance des entreprises par corps d’état. Aussi, nous avons défini cinq grandes familles au sein du second œuvre : les menuisiers, les métalliers, les entreprises de finition, celles intervenant dans les corps d’état techniques et les sociétés de charpente, couverture, isolation.

 

En ayant cette approche, quels corps d’état affichent les meilleurs résultats ?

 

Très nettement, les corps d’état techniques sont ceux qui obtiennent la meilleure rentabilité et sur une longue période. Elle dépasse de 10 % celle de la moyenne du second œuvre. On note toutefois un coût de la main-d'œuvre supérieur à la moyenne du second œuvre, lié certainement au besoin de disposer d’équipes plus qualifiées.

Les entreprises de menuiserie ont, pour leur part, une rentabilité moindre, mais le secteur s’avère mieux capitalisé et gère mieux ses délais de paiement clients et fournisseurs.

Enfin, on note une amélioration assez rapide et à contre-courant de la profitabilité dans les métiers de la charpente, de la couverture et de l’isolation. L’analyse détaillée laisse supposer que cela tient à des gains de productivité continus.

 

Quid des délais de paiement dans le second œuvre ? Identifie-t-on des activités plus touchées par des délais de paiement « anormaux » ?

 

Globalement, les délais de paiement clients s’élèvent à 79 jours en moyenne sur 2016-2019. Une nette détérioration est constatée en 2020.

Le second œuvre accuse d’ailleurs le recul le plus important, de sept jours précisément, ce qui constitue un point d’attention particulier à suivre.

L’inertie des maîtres d’ouvrage pendant les différentes phases de la crise sanitaire, combinée au PGE venant gonfler artificiellement la trésorerie des entreprises, a eu un impact direct sur les délais de paiement.

Les corps d’état techniques résistent le moins bien sur ce sujet, avec des délais de paiement nettement plus longs que l’ensemble du second œuvre, et ce, sur les cinq dernières années.

 

Quelles sont les régions où les entreprises affichent une bonne rentabilité ?

 

Dans le peloton de tête, on trouve l’Île-de-France, l’Occitanie puis les Pays de la Loire et, en queue de peloton, le Centre-Val de Loire, le Grand Est et la Bourgogne- Franche-Comté.

 

Profitabilité (résultat net / chiffre d'affaires) moyenne dans les métiers du second œuvre

 

Dans le prochain numéro

TPE, PME et ETI : quelles différences ?

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